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Japon: Roche mise sur les produits anticancéreux

D'ici à 2005, Nippon Roche, la filiale japonaise du groupe pharmaceutique suisse, veut accroître ses ventes de 75% par rapport à l'an dernier pour franchir le cap des 100 milliards de yens (841,46 millions de dollars). L'accent sera mis sur la promotion de produits anticancéreux.

Le marché japonais des médicaments – le deuxième du monde avec des ventes de l’ordre de 5000 milliards de yens par an – devient de plus en plus compétitif pour Nippon Roche.

Dans la deuxième partie des années 80, ce marché s’est développé à une cadence annuelle de 7%. Mais, depuis que le gouvernement a imposé un nouveau système de prix, la filiale japonaise du groupe pharmaceutique suisse a cessé de progresser.

Le défi que se lance la filiale japonaise du groupe suisse apparaît, donc, de prime abord, démesuré. Ses ventes en 2000 n’ont-elles pas diminué de 7% à 57,1 milliards de yens?

Nippon Roche, qui vient de se donner en Wataru Ogawa le deuxième président japonais de son histoire récente, entend atteindre son objectif en augmentant de 630 à 750 le nombre de ses vendeurs et en concentrant ses efforts dans les anticancéreux.

Son centre de recherche à Kamakura – l’un des plus importants du groupe suisse avec celui de Natley aux Etats-Unis et de Penzberg en Europe – s’est spécialisé dans ce domaine. Et plusieurs de ses produits comme le Furtulon qui prévient la généralisation d’une tumeur cancéreuse, connaissent des succès de ventes appréciables.

Mais si les groupes pharmaceutiques étrangers emmenés par Novartis s’arrogent, aujourd’hui, 30% du marché japonais des médicaments, aucun d’entre eux n’occupe une position dominante.

Par ailleurs, depuis le milieu des années 90, le gouvernement japonais a autoritairement fait baisser les prix des médicaments. On le comprend: ceux prescrits sur ordonnance représentent environ 30% des dépenses de soins médicaux au Japon.

Ce pourcentage est le plus élevé du monde. Il est en train de diminuer, ce qui à terme ne peut avoir qu’un effet négatif sur les bénéfices des sociétés pharmaceutiques. Et ceci même si les prix des médicaments au Japon restent 1,4 et 3 fois plus chers que dans les pays européens ou aux Etats-Unis.

La force de Roche sur ses rivaux japonais, c’est sa taille, plus grande, et une présence globale qui lui permet d’introduire sur le marché japonais des produits, souvent, plus compétitifs.

Souvent aussi, les médecins japonais préfèrent utiliser des produits étrangers car le système des tests pharmaceutiques japonais pour le développement de nouveaux médicaments a mauvaise réputation.

Reste à savoir si Nippon Roche réussira à atteindre son ambitieux objectif dans un pays qui compte plus de 43 000 vendeurs-représentants et où les médecins qui vendent eux-mêmes les médicaments sont incités par le gouvernement à ne plus en prescrire outre mesure.

Georges Baumgartner, Tokyo

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