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Jimmy Carter appuie l’Initiative de Genève

L'ancien président des Etats-Unis et Prix Nobel de la paix, Jimmy Carter. Keystone

L’ancien président des Etats-Unis assistera à Genève, le mois prochain, à la signature de cet accord de paix symbolique entre Israéliens et Palestiniens.

L’administration Bush a choisi de rester sur la touche, tandis que le gouvernement israélien a officiellement fait part à la Suisse de son mécontentement.

L’annonce a été faite par Alexis Keller, professeur de l’université de Genève. Selon le «père» de l’accord symbolique de paix, l’ancien président américain Jimmy Carter a décidé de se rendre en Suisse pour la signature de ce document long de 60 pages.

Ce texte porte sur tous les dossiers litigieux: Jérusalem, l’Etat palestinien, le droit au retour des réfugiés palestiniens, les colonies.

Et il a été signé le 12 octobre dernier sur les rives de la Mer Morte par Yossi Beilin, ancien ministre travailliste israélien et son homologue palestinien Yasser Abed Rabbo.

A Washington, l’ambassade de Suisse se réjouit de la participation à la cérémonie de Jimmy Carter.

Ce dernier a reçu le Prix Nobel de la paix pour avoir réussi l’une des percées les plus importantes dans la résolution du conflit israélo-palestinien, en amenant l’Israélien Menahem Begin et l’Egyptien Anouar El-Sadate à parapher les accords de Camp David en 1978.

«C’est un signe très positif et encourageant», déclare à swissinfo le porte-parole de l’ambassade, Alex Biscaro.

«Une personnalité comme Jimmy Carter a une certaine aura car l’ancien président américain porte un symbole d’espoir qui manifeste, surtout pour les gens du Proche-Orient, qu’il est possible de trouver une solution au conflit israélo-palestinien», explique Alex Biscaro.

L’ambassade n’est cependant pas mesure d’indiquer si l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton, lui-aussi invité à la signature, sera présent à Genève.

Signature en novembre

Selon l’ats, la signature de «l’accord de paix» qui prévoit une paix définitive entre Palestiniens et Israéliens et parrainé par la Suisse devrait désormais se dérouler le 20 novembre, après avoir été prévue pour le 4 novembre.

Le gouvernement suisse dément que ce report soit dû au «mécontentement» exprimé par Israël.

«Les raisons de ce report sont purement logistiques», affirme le porte-parole de l’ambassade à Washington. «Il y a beaucoup de monde impliqué et il est difficile de trouver des dates qui conviennent à tous», précise Alex Biscaro.

Washington prend note

Lundi, Urs Ziswiler, le conseiller diplomatique de la ministre suisse des Affaires étrangères, était à Washington pour présenter le texte de l’Initiative de Genève aux autorités américaines.

Urs Ziswiler a eu un entretien d’une cinquantaine de minutes avec le sous-secrétaire d’Etat adjoint David Satterfield, en charge du dossier israélo-palestinien au Département d’Etat.

Le conseiller de Micheline Calmy-Rey indique que son interlocuteur américain voit l’Initiative comme un projet émanant de la société civile et «ne peut pas et ne veut pas prendre position».

De son côté le porte-parole de l’ambassade affirme que M. Satterfield s’est borné à «prendre note» de l’accord.

Un soutien américain est incontournable

Néanmoins, le gouvernement suisse ne se dit pas préoccupé par le fait que l’administration Bush ait choisi de rester sur la touche. M. Ziswiler souligne ainsi qu’il «est très important que les Etats-Unis ne se soient pas prononcés contre» l’accord symbolique de paix.

Pour sa part, le porte-parole de l’ambassade de Suisse à Washington relève que «sans soutien américain, une résolution du conflit israélo-palestinien n’est pas possible dans une perspective à moyen et long terme.»

«Cependant, ajoute-t-il, il est important, pour le court terme, de créer un mouvement avec le soutien de la société civile dans la région qui puisse éventuellement susciter l’appui des pays de la communauté internationale».

swissinfo, Marie-Christine Bonzom, Washington

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