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JO-10: La botte secrète de Marcel Fischer

D’un F qui veut dire «Fischer» Keystone

Unique épéiste suisse qualifié pour les Jeux d’Athènes, Marcel Fischer est un des principaux prétendants à l’or olympique.

Actuel deuxième de la hiérarchie mondiale, le Biennois espère effacer sa quatrième place d’il y a quatre ans à Sydney.

Marcel Fischer a bien failli ne pas se retrouver à Athènes, le 17 août prochain, pour prendre part à ses seconds Jeux olympiques. La faute à un mode de qualification pour le moins bizarre mis en place par la Fédération internationale d’épée.

C’est finalement mi-avril, lors du dernier tournoi de Gand en Belgique que le tout nouveau champion d’Europe par équipe a réussi à arracher son billet pour la Grèce.

Unique représentant helvétique de la discipline, il porte tous les espoirs de sa fédération sur ses épaules.

Mais, sous la férule de l’entraîneur national Rolf Kalich, le Biennois a vécu une fin de préparation difficile: avec l’approche de ses examens de quatrième année de médecine d’une part et recherche de sparring-partners efficaces de l’autre.

Deuxième du classement mondial, Marcel Fischer sait que tout est possible, l’or comme une élimination au premier tour. Interview.

swissinfo: Marcel Fischer, que représentent pour vous les Jeux olympiques?

Marcel Fischer : Cela a toujours été un rêve d’enfant. Puis, c’est devenu un vrai objectif que j’ai atteint une première fois il y a quatre ans à Sydney. J’ai vécu cela comme un aboutissement. Désormais, je considère tout ce qui vient en plus comme du bonus.

Je pense encore que ma quatrième place, et même si j’ai raté la médaille de bronze pour une touche et sur une erreur d’arbitrage, était une excellente performance.

Cette année, je me réjouis de pouvoir entrer dans le stade au sein de la délégation helvétique lors de la cérémonie d’ouverture. Ce moment sera très important pour moi. C’est véritablement à cet instant que je me plongerai totalement dans les Jeux.

swissinfo: Quel est votre objectif pour Athènes?

M.F.: Une médaille bien évidemment. Car désormais, je suis plus fort qu’il y a quatre ans et j’ai l’expérience requise pour atteindre ce but. Dans un bon jour, je sais que je suis capable de battre n’importe qui.

A Sydney, j’étais 19ème mondial alors que désormais je suis classé à la deuxième place de la hiérarchie mondiale. La pression est certes d’autant plus grande. Chaque adversaire veut absolument me battre.

Je regrette simplement qu’aucun autre escrimeur suisse ne m’accompagne en Grèce.

swissinfo: Avez-vous pu bénéficier de la préparation dont vous rêviez pour ce grand rendez-vous?

M.F.: Pas vraiment. D’une part parce que j’ai dû lutter jusqu’au mois d’avril pour arracher ma qualification et deuxièmement parce j’ai passé mes examens de 4ème année de médecine fin juillet.

Je n’aurais jamais pensé qu’il était aussi difficile de mener de front les études et un sport de pointe. Une chose est sûre, je ne supporterai pas un tel stress en vue de Pékin 2008.

D’autre part, j’avais prévu de m’entraîner les deux dernières semaines à Macolin. Mais l’Ecole fédérale de Sport était fermée pour cause de travaux. Heureusement, j’ai pu trouver une solution de rechange avec de bons sparring-partners à Andermatt.

swissinfo, Mathias Froidevaux

Ses principaux résultats :
Champion d’Europe par équipe à Copenhague en 2004
4ème aux JO de Sydney en 2000
Troisième des Mondiaux juniors de Valence en 1998
Vainqueur de trois tournois de Coupe du monde entre 2000 et 2003, il a remporté le premier Grand Prix de sa carrière cette année à Stockholm.

– Marcel Fischer va fêter ses 26 ans le 14 août, soit trois jours avant sa compétition à Athènes. Il tire le 17 août.

– Quelques jours auparavant, il aura reçu les résultats de ses examens de 4ème année de médecine (il étudie à Bâle).

– En compagnie de Benjamin Steffen (22 ans), Fabian Kauter (19 ans) et le remplaçant Dominik Saladin (35 ans), Marcel Fischer est entré récemment dans l’histoire de l’escrime en enlevant le titre à l’épée par équipes lors des championnats d’Europe à Copenhague.

– Il y a quatre ans, lors des JO de Sydney, Marcel Fischer avait échoué au pied du podium. Malheureux quatrième, il avait manqué la médaille de bronze pour une touche et suite à des décisions arbitrales discutables.

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