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Joseph Deiss en Jordanie pour parler «sécurité humaine»

Le chef de la diplomatie suisse (à droite) avec son homologue jordanien Abdel Ilah al-Khatib, ce jeudi à Amman. Keystone

Le chef de la diplomatie helvétique est à Pétra. C'est dans cette ville historique de Jordanie que se tient la réunion ministérielle annuelle du «Réseau pour la sécurité humaine». A l'ordre du jour, entre autres points, les enfants dans les situations de guerre.

Ce réseau informel, né il y a trois ans sur une initiative conjointe du Canada et de la Norvège, regroupe actuellement treize pays de quatre continents qui ont décidé de s’engager en faveur d’initiatives internationales qui prennent en compte la sécurité des individus et non plus seulement celle des États.

De ce point de vue, la bataille menée par une poignée de gouvernements et une coalition d’ONG pour l’interdiction totale des mines antipersonnel a marqué un tournant dans la façon d’aborder les problèmes de la sécurité. Le succès du «processus» d’Ottawa – bien que partiel, puisque des pays comme les États-Unis et la Russie n’y ont pas souscrit – aura tout de même servi de catalyseur et de modèle.

Si l’on veut que la sécurité et la dignité, la fin de la pauvreté et du désespoir ne soient pas qu’un rêve pour bien des gens, il faut imaginer des chemins politiques autres que ceux de la diplomatie traditionnelle. Comme disent le Canada et la Norvège, il faut «une diplomatie qui mobilise les efforts collectifs d’un vaste éventail d’acteurs, à l’intérieur comme à l’extérieur des gouvernements».

Et ce ne sont pas les sujets qui manquent. Une première réunion s’était tenue en 1999 à Lysoen en Norvège. Elle avait alors dressé une première liste d’une dizaine de thèmes tels que le contrôle des armes de petit calibre, le problème des enfants-soldats, et la création d’une cour pénale internationale.

L’an dernier, à Lucerne, d’autres chapitre s’y étaient ajoutés comme la responsabilité sociale des entreprises, la protection des civils lors de conflits armés ou bien encore le rôle et la responsabilité des intervenants non étatiques en matière de sécurité (ONG et organisations humanitaires, mais aussi factions armées).

La Jordanie, qui accueille ce troisième rendez-vous, avait aussi présenté – en collaboration avec le Canada, la Norvège et la Suisse – un projet de centre de sécurité humaine et de gestion des conflits à Amman. Cet organisme indépendant devrait promouvoir le respect du pluralisme, le règlement pacifique des conflits, le développement économique, le partage des ressources environnementales et autres initiatives vitales pour l’avenir de la région.

La réunion de Pétra permettra, sans doute, d’en savoir un peu plus sur l’avancée de ce projet. Mais Joseph Deiss et les autres ministres doivent aussi aborder la question des enfants dans les conflits, une façon de préparer la prochaine Session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.

En septembre prochain, à New York, les Nations unies tenteront de dresser un bilan du chemin parcouru depuis le Sommet mondial pour les enfants, en 1990. C’est là, déjà une autre histoire. Mais, en attendant, qui va dire ce qu’ont vécu ou vivent encore les gamins de Kigali, Sarajevo ou Ramallah?

Bernard Weissbrodt

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