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Légers progrès en faveur de la biodiversité

Représentants d'un peuple premier du Brésil lors de la conférence sur la biodiversité. Keystone

Le représentant suisse à la conférence internationale sur la diversité biologique au Brésil n'est pas mécontent, même si la moisson reste maigre.

L’objectif était de pousser les gouvernements à s’engager pour que la biodiversité cesse de diminuer d’ici 2010.

Promotion de l’utilisation responsable de la biodiversité, protection des savoirs traditionnels, juste répartition des bénéfices tirés de l’usage des ressources génétiques, recherche de financement en faveur des pays en développement pour leur permettre d’appliquer la Convention sur la diversité biologique…

Les 6000 délégués gouvernementaux et d’organisations diverses (plus de 190 pays) présents lors des douze jours de conférence à Curitiba ont planché sur une liste de questions longue comme le bras.

Directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Bruno Oberle indique que les gouvernements sont parvenus à s’entendre sur les détails du Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques.

«Il a été décidé que les aliments génétiquement modifiés pour les humains et les animaux doivent être labélisés comme tels une fois transportés d’un Etats vers un autre», indique Bruno Oberle à swissinfo.

L’engagement de la Suisse a été décisif pour obtenir ce résultat, selon le chef de l’OFEV. Une recommandation pour l’interdiction des chaluts a également été largement approuvée.

Le même Bruno Oberle admet aussi que de biens maigres progrès ont été enregistrés sur une question clé: l’Accès aux ressources génétiques et partage des avantages (ABS).

Une double exigence

La Convention sur la diversité biologique prévoit une double exigence. Les pays (en développement) doivent être à la fois informés et obtenir compensation des tiers (les multinationales en particulier) qui prélèvent l’une ou l’autre plante rare pour en utiliser les propriétés génétiques.

«Ce principe est reconnu par tous les Etats membres, indique Bruno Oberle. Nous en sommes au point où nous devons nous mettre d’accord sur la manière et sur le mécanisme pour appliquer l’ABS.»

«Mais il est bien clair que les opinions sont nombreuses sur la question. Notamment en ce qui concerne le calendrier d’application. La position suisse est qu’en l’état, l’ABS comporte des formulations floues», poursuit le chef de l’OFEV, exemple à la clé.

Le terme de «ressources génétiques» notamment n’est pas clairement défini. «S’agit-il du génome, de la plante, de quelque chose d’autre?»

A partir de là, Bruno Oberle dit ne pas s’attendre à une décision rapide sur cette question, étant donnée l’importance de s’accorder autour d’un mécanisme qui fonctionne pratiquement.

Une annonce bienvenue

Bruno Oberle se réjouit par contre de l’annonce du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, lequel a indiqué que son pays placerait 500’000 hectares de forêt amazonienne sous protection spéciale.

Le chef de l’OFEV mentionne aussi comme réussite de cette conférence le «Global Island Partnership». Entériné par les pays insulaires, cet accord vise à accroître les zones protégées, terrestres comme marines.

swissinfo, Dale Bechtel
(traduction et adaptation: Pierre-François Besson)

– Chaque année, 27’000 espèces animales et végétales disparaissent de la surface de la Terre.

– Une première pierre au maintien de la biodiversité a été posée en 1992 au Sommet de la terre de Rio, où les pays se sont entendus sur la Convention sur la diversité biologique.

– Dix ans plus tard, au sommet de Johannesburg, chefs d’Etats et de gouvernements se sont mis d’accord pour faire stopper la diminution de la biodiversité d’ici 2010. Mais aucune mesures concrètes n’a obtenu leur aval.

– En 2004, lors de la Conférence sur la biodiversité de l’ONU en Malaisie, un plan d’action a été adopté en vue de protéger la diversité biologique des espèces animales et végétales.

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