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L’étonnante longévité des frères Gaon

Léon Gaon, le frère cadet de Nessim Gaon, n'a toujours pas fait faillite malgré une dette de 500 millions de francs. Ils habitent au Noga Hilton à Genève.

Le droit suisse offre de multiples possibilités à ceux qui savent en user. Malgré des poursuites engagées depuis 1995 par l’UBS, Nessim Gaon et sa famille n’ont toujours pas évacué le Noga Hilton.

Son frère Léon multiplie les recours pour échapper à la faillite de sa société Granadex. Il y a sept ans, la presse révélait que l’UBS avait déposé une réquisition de vente contre la Société anonyme du Grand Casino, qui gère le Noga Hilton.

Expulsion réclamée par Bernard Bertossa

La banque lui réclamait 72,52 millions de francs. Ce n’était pas la seule dette. Le plus grand palace de Suisse était grevé par des cédules hypothécaires d’un montant total de 253 millions.

Malgré une expulsion réclamée par ordonnance en août 2001 par Bernard Bertossa, procureur général de Genève, Nessim Gaon et sa famille occupent toujours 1800 m2 au Noga Hilton.

Aux dernières nouvelles, l’huissier mandaté par l’Office des poursuites et faillites leur laissait jusqu’au 30 juin pour évacuer les lieux.

Léon Gaon, le frère cadet de Nessim, est apparemment aussi pugnace. Depuis 1995, sa société Granadax, spécialisée dans les produits oléagineux, ne parvient pas à faire face à ses engagements. Ses dettes s’élèvent aujourd’hui à 494,5 millions de francs. Et Malgré cela, l’entreprise est toujours en sursis!

Vraisemblablement pour plus tellement longtemps. Le 13 mars dernier, le Tribunal de première instance a refusé un concordat à Granadex. Le 24 mai, la Cour de justice du canton de Genève a déclaré irrecevable l’appel interjeté par la société de Léon Gaon, comme vient de le révéler La Tribune de Genève.

Un sauveur inconnu

Il ne reste donc qu’une alternative au frère de Nessim Gaon : recourir devant le Tribunal fédéral afin d’échapper encore quelques mois à une déroute pure et simple.

Pour éviter la faillite de la société de négoce Noga, Nessim Gaon avait fait appel à un sauveur inconnu, un homme d’affaires français, Jean Rouch. Le Tribunal acceptait finalement en 1998 un concordat consistant à offrir un dividende de 12% aux créanciers de Noga.

Léon Gaon a également sorti de son chapeau Jean Rouch, susceptible d’injecter 3 millions de dollars. Mais cette fois, les juges n’ont pas marché.

swissinfo/Ian Hamel

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