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L’aéroport de Zurich demande des comptes à Moritz Leuenberger

Andreas Schmid lance un appel pour que la Suisse définisse une réelle politique aérienne. Keystone Archive

Les responsables de l'aéroport de Zurich sont déçus par l'accord négocié à Berlin la semaine passée par le ministre des transports. Ils ne sont pas convaincus qu'une autre issue était impossible. Par ailleurs, ils plaident pour que la Suisse définisse une véritable politique aérienne.

Andreas Schmid, le président du conseil d’administration de Unique, la société qui gère l’aéroport zurichois, a attendu plus d’une semaine avant de commenter l’accord négocié entre Berne et Berlin sur le survol du sud de l’Allemagne par les avions à destination de Kloten.

Mais sa réaction, livrée à l’occasion de la tenue, ce jeudi, de l’assemblée générale des actionnaires de Unique – la première depuis la privatisation de l’aéroport – est vive. «Ce résultat est mauvais pour l’aéroport et l’économie suisse, zurichoise en particulier. C’est dramatique.»

L’accord en question, rappelons-le, a pour effet d’imposer graduellement une série de limitations au survol de la région frontalière: un plafonnement à 100 000 mouvements aériens par an, l’interdiction des vols de 22 à 6 heures du matin et, le week-end, de 20 heures à 9 heures.

Des restrictions discriminatoires à l’égard de la Suisse, pour Andreas Schmid, qui critique également le délai transitoire de 3 ans et demi, «très juste». Mais les concessions faites par Berne étaient-elles inévitables? L’autre choix aurait été de s’engager dans une vaine bataille juridique n’a cessé d’argumenter, depuis une semaine, Moritz Leuenberger.

Les responsables de Unique ne semblent toutefois pas convaincus. «Le ministre des transports doit maintenant montrer pourquoi lui et ses collaborateurs considèrent que la voie juridique a peu de chance d’aboutir», déclare ainsi Andreas Schmid, qui met par ailleurs en avant le fait que tant Unique que Swissair ont procédé à leurs propres expertises juridiques.

Et le président de l’aéroport poursuit: «Le Parlement fédéral ne pourra porter un jugement sur l’accord qu’en ayant une vue précise des circonstances. Dans l’état actuel des connaissances, le Parlement ne peut faire qu’une seule chose: dire non à cet accord et demander au Conseil fédéral de reprendre les négociations.»

Quant aux scénarios concrets envisagés, dans la perspective d’une réorganisation des couloirs d’arrivée et de départ des avions, les responsables de Unique restent muets. Ils confirment simplement la possibilité, moyennant certains aménagements, d’une approche par le sud.

Ils craignent évidemment d’ouvrir la boîte de pandore, tant la question est brûlante pour toute la région riveraine de l’aéroport: qui devra accepter de nouvelles nuisances? Mais en même temps, Andreas Schmid lance un appel pour que la Suisse définisse enfin une véritable politique aérienne nationale.

«Il faut clarifier ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas, explique le président de Unique». Une réflexion qui doit intégrer le problème de la gestion des nuisances sonores. Mais, pour Andreas Schmid, le cadre de se débat doit être large: «il faut penser et agir largement au-delà des frontières et non pas régionalement ou nationalement.»

Pierre Gobet, Zurich

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