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L’avenir de l’école genevoise dans les urnes

Le choix des citoyens genevois devrait mettre un terme à un débat houleux sur les notes à l'école primaire. swissinfo.ch

En marge des votations fédérales, les Genevois doivent se prononcer sur trois scénarios pour l'école primaire genevoise, suite à une campagne particulièrement vive.

Une initiative et un contre-projet prônent le rétablissement des notes et des moyennes. Le gouvernement prône le maintient du système actuel qui distille notes indicatives et certificatives.

Aiguillonné depuis 2001 par les enquêtes PISA menées au sein des pays membres de l’OCDE, l’ensemble de la Suisse débat, à des degrés divers, du rôle de l’école et modifie son fonctionnement. Et ce, pour rehausser le niveau des élèves du pays.

Mais à Genève, les discussions ont viré à la guerre de religion, tant les passions sont exacerbées et le climat politique polarisé. Insultes, appel à la désobéissance civile, voire violence physique ont en effet émaillé la campagne en vue de la votation sur l’école.

Tout a commencé avec l’initiative de l’Association refaire l’école (Arle) qui réclame le retour des notes certificatives dès la 3e primaire. Un texte signé par 28’000 citoyens, un record pour le canton.

Avec ce texte (1er scénario de la votation du 24 septembre), l’association réagit à l’étude PISA particulièrement négative pour le canton de Genève et met en cause le processus de réforme de l’enseignement initié en 1994.

Une réforme enlisée

De l’aveu de tous, cette «rénovation» du système scolaire traîne en longueur et se fait de manière chaotique. Arle surfe donc sur une vague de mécontentement et d’incompréhension de la part des parents d’élève.

A la tête du Département de l’instruction publique depuis 2003, le socialiste Charles Beer tente de désamorcer la crise en proposant un contre-projet, fruit d’une large consultation.

Mais le parlement cantonal rejette ce compromis pour lui préférer un texte élaboré par les partis de droite. Outre le rétablissement des notes, cette proposition (2ème objet en votation) demande un contrôle parlementaire sur les établissements scolaires et les innovations pédagogiques.

La Société pédagogique genevoise (syndicat des enseignants du primaire), les partis de gauche et le gouvernement cantonal où ses partis sont majoritaires prônent eux le statut quo.

En bonne logique démocratique, le choix des citoyens genevois devrait clore ce débat houleux et permettre à l’école de retrouver un climat serein.

Mais le président de la Société pédagogique genevoise parle déjà de résistance, en cas d’acceptation de l’initiative et du contre-projet. Et ce, même si son ministre de tutelle a clairement affirmé qu’il appliquerait et ferait respecter la volonté populaire.

Un futur incertain

L’association Arle créée à l’origine par environ 70 enseignants compte s’en prendre aux méthodes pédagogiques à l’œuvre dans le reste de l’école obligatoire, qu’elle considère comme un reliquat négatif des années 68.

Quant aux partis politiques, il est fort peu probable qu’ils abandonnent ce thème qui permet à chacun de se profiler, puisque 2007 sera marquée par des élections communales et fédérales.

Au milieu de ces vents contraires, le responsable de l’éducation publique Charles Beer entend, lui, poursuivre la réforme de l’école, en intégrant partiellement les exigences de l’association Arle. Et ce en appelant chacun à mener un débat constructif.

swissinfo, Frédéric Burnand à Genève

L’initiative de l’Arle demande le retour des notes certificatives, à partir de la 3e primaire. Chaque épreuve doit être sanctionnée par une évaluation chiffrée. Ces notes font l’objet d’une moyenne, déterminante pour la promotion de l’élève. L’Arle propose aussi un redécoupage de l’école primaire en six degrés.

Le contre-projet, adopté par le parlement ajoute deux points à l’initiative: il propose des cycles d’apprentissage de deux ans et propose un contrôle parlementaire des écoles et des projets d’innovation pédagogique.

En Suisse, le domaine de l’éducation est du ressort de la Confédération, des cantons et des communes. Il n’existe pas de ministère de l’éducation au niveau national. Les cantons endossent la responsabilité pour l’instruction publique.

Trois niveaux constituent le système suisse d’éducation: le primaire, le secondaire et le tertiaire.

L’école obligatoire est la base du système. Elle dure généralement neuf ans. Elle est répartie entre le degré primaire et le degré secondaire I.

Dans la plupart des cantons, le degré primaire dure 6 ans. Le degré secondaire I y fait suite, généralement pour une durée de 3 ans. Avec lui s’achève l’obligation scolaire.

Le degré secondaire II constitue la première phase de la scolarité post-obligatoire. Il comprend tous les programmes de formation professionnelle et de formation générale.

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