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L’Espagne rejoint l’Allemagne en finale de l’Euro

Keystone

Invaincue depuis le début de l'Euro, l'Espagne a fêté une nouvelle victoire contre la Russie (3-0) lors de la demi-finale disputée jeudi au Stade Ernst-Happel de Vienne. Irrésistible, la Seleccion affrontera donc la Mannschaft allemande en finale, dimanche, dans la capitale autrichienne. Olé!

Demi-finale Russie-Espagne ou la confrontation de deux équipes en quête d’honneurs qui les fuient depuis ‘trop’ longtemps. Un match où Sbornaja et Roja avaient, chacune, l’occasion de solder une partie de leur passé.

Première championne d’Europe de l’histoire, en 1960, puis finaliste des éditions 64, 78 et 88 – quand elle faisait encore partie de l’URSS – la Russie ne s’était plus illustrée dans une phase finale d’un Championnat d’Europe depuis vingt ans.

Sacrée en 1964 (face aux joueurs de l’ancienne URSS justement), l’Espagne n’avait, quant à elle, plus réussi d’exploit européen depuis sa défaite en finale face à la France en 1984.

Avant d’en découdre pour la seconde fois de cet Euro – les deux équipes s’étant déjà affrontées en ouverture du groupe D dans un match qui avait déjà tourné à l’avantage des Ibères (4-1) – la Russie et l’Espagne sont, chacune à sa manière, montées en puissance au fil des jours de compétition.

L’Espagne pour finalement battre l’Italie après 88 ans d’attente et la Russie – grâce au retour de son joyau Arshavin – pour subjuguer le monde du ballon rond en sortant magistralement les favoris hollandais du tournoi.

Des éclairs… de génie

Mais qu’importe le poids de l’histoire ou les prestations du passé au moment de débuter une demi-finale d’un Eurofoot.

Fidèles à leurs habitudes et leur philosophie de jeu, les deux équipes n’ont pas attendu pour se porter à l’offensive. Des espaces, des actions, de beaux gestes techniques et du jeu sous une pluie viennoise diluvienne.

Du moins durant les trente premières minutes de la rencontre. Avec des tentatives espagnoles de Ramos, Torres et Villa et des coups de boutoirs russes comme cette frappe enveloppée de toute beauté ou cette tête plongeante peu conventionnelle du centre-avant Pavlyuchenko. Puis plus rien ou si peu.

Juste après la pause cependant, un éclair…de génie: Iniesta et Xavi Hernandez qui conjuguent leurs efforts. Le premier en distillant un centre précis et le second en reprenant la balle à bout portant pour la loger entre les jambes du gardien russe Akinfeev.

Compactes et remarquablement disposés sur le terrain, les Espagnols n’ont, dès lors, plus lâché leur os; privant au passage le joyau russe Arshavin de ballons et réduisant les Russes au silence. Comme étouffés par la classe de leurs adversaires. Comme oubliée l’équipe fringuante qui avait donné le vertige à la Hollande, il y a si peu de temps.

Mieux. Dans un dernier quart d’heure de match époustouflant, deux nouveaux coups de patte lumineux de Fabregas ont permis à Güiza (qui venait de remplacer Torres à la pointe de l’attaque) et Silva de marquer encore deux autres buts pour la Seleccion.

Vingt-quatre ans après la finale malheureuse de 1984 et quarante-quatre ans après celle victorieuse de 1964 contre l’ancienne URSS, l’Espagne jouera une nouvelle fois pour la consécration européenne. Et ce, sans avoir perdu un seul match de tout l’Euro.

Reste que la dernière marche est toujours la plus difficile à franchir. Encore plus lorsque l’Allemagne se dresse sur la route. Mais pour les talentueux joueurs de l’entraîneur Luis Arragones, rien ne semble impossible.

swissinfo, Mathias Froidevaux

Stade Ernst Happel, Vienne. 51 428 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre: De Bleeckhere (Be). Buts: 50e Xavi 1-0. 73e Güiza 2-0. 82e Silva 3-0.

Russie: Akinfeev; Anyukov, Vasili Berezutski, Ignashevitch, Zhirkov; Semak; Saenko (57e Sychev), Semshov (56e Bilyaletdinov), Zyryanov; Pavlyuchenko, Arshavin.

Espagne: Casillas; Sergio Ramos, Puyol, Marchena, Capdevila; Iniesta, Senna, Xavi (68e Xabi Alonso), Silva; Torres (68e Güiza), Villa (35e Fabregas).

L’aéroport de Vienne-Schwechat a annoncé qu’il allait battre son record d’activité ce jeudi, avec 1111 mouvements d’avions sur ses pistes (atterrissages et décollages), à l’occasion de la demi-finale de l’Euro.

Parmi tous ces vols figurent quelque 220 avions privés, dont plus de la moitié en provenance de Russie (60% des vols proviennent de Russie, 40% pour les autres nationalités dont beaucoup d’Espagnols).

La décision finale de rester à 16 équipes ou de passer à 24 pour un EURO sera prise fin septembre à l’occasion d’un comité exécutif de l’UEFA qui se tiendra à Bordeaux.

Michel Platini va rencontrer à ce sujet les présidents des 53 fédérations qui composent l’UEFA, en marge du comité exécutif qui se tiendra à Vienne vendredi.

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