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L’Euro selon Johan Djourou

Keystone

En course pour participer à l'Eurofoot dès le 7 juin, le défenseur d'Arsenal évoque cette compétition et les futurs adversaires de la Suisse.

Déjà présent lors du Mondial 2006 en Allemagne, Johan Djourou entend profiter au maximum du second rendez-vous majeur de sa jeune carrière. Interview.

swissinfo: Que représente cet Euro pour vous?

Johan Djourou: C’est difficile à dire aujourd’hui car l’événement est à la fois proche et encore lointain.

Mais bon, de toute façon il s’agit de quelque chose d’énorme pour un joueur de football de pouvoir participer à un tel rendez-vous dans son pays, devant son public. C’est unique dans une carrière et je veux le vivre à 100%. Je suis sûr que l’équipe va répondre présente le jour J.

swissinfo: Comme au Mondial allemand de 2006?

J.D.: Mon principal souvenir de Mondial comme gamin, c’est une image où l’on voit les Brésiliens soulever et embrasser la Coupe en 1994. En Allemagne, on voulait tous faire pareil et on a dû s’arrêter pour une histoire de penalty et sans avoir encaissé le moindre but. C’est dommage, mais bon, il y en aura d’autres. A l’Euro, il n’y a pas de Brésiliens, mais il y a aussi une Coupe!

swissinfo: Lors de la première phase de l’Euro, vous allez tour à tour affronter la Tchéquie, la Turquie et le Portugal. Quel regard portez-vous sur ces équipes?

J.D.: La Tchéquie est une équipe qui a l’habitude des grands tournois et qui possède des joueurs de qualité exceptionnelle. Mais elle peut aussi bien s’envoler que sombrer corps et bien si les choses ne tournent pas comme elle veut. Il faudra se méfier de cette équipe, mais nous avons de belles chances de faire quelque chose contre elle.

Concernant la Turquie je suis assez confiant pour dire que le rendez-vous restera purement sportif. Je n’étais pas des deux rencontres de Berne et d’Istanbul pour la qualification au Mondial, mais je sais que ces événements sont encore dans toutes les mémoires. A nous de les faires oublier. Les internationaux turcs jouent tous dans de grands clubs européens, mais là encore, nous avons réellement les moyens de nous imposer.

Le Portugal, enfin, est à mon sens le plus gros morceau. Ils étaient en finale de leur Euro en 2004 et ils possèdent surtout le meilleur joueur au monde à l’heure actuelle en la personne de Cristiano Ronaldo. En équipe nationale comme à Manchester United, il impressionne par sa technique et son imprévisibilité. Pour réaliser un bon résultat contre le Portugal, il faudra faire la différence par la force du groupe.

swissinfo: Jouer pour votre pays semble important pour vous. Vous avez joué votre premier match en équipe de Suisse le 1er mars 2006, quel sentiment cela vous a-t-il procuré?

J.D.: C’était un moment exceptionnel. Je me sentais vraiment tout bizarre, un sentiment de peur et de pur bonheur. Rien que d’en parler, j’en ai encore des frissons. Porter le maillot et jouer pour son pays, cela n’est pas vide de sens.

Même si je suis d’origine ivoirienne, je me sens Suisse à 100% et aucune critique sur ma couleur de peau ne peut changer cela. Je suis conscient que le fait de jouer à Arsenal a participé à mon intégration en équipe de Suisse.

swissinfo: En Angleterre, Arsenal vous a prêté durant six mois au club de Birmingham, cela a-t-il été une bonne ou une mauvaise expérience?

J.D.: C’est moi qui ai fait le forcing auprès de mon entraîneur Arsène Wenger pour qu’il accepte cette parenthèse. J’avais besoin de jouer comme titulaire indiscutable et d’endosser un rôle de leader dans une équipe. L’effectif étoffé d’Arsenal fait qu’il est difficile de jouer de manière régulière.

A Birmingham, j’étais aussi plus libre de m’exprimer sur le terrain. Ce n’était pas simple mais j’avais besoin de cette aventure. J’ai ainsi acquis une expérience importante et je ne suis plus désormais considéré comme le petit jeune qui doit faire son trou à Arsenal.

swissinfo: Votre contrat avec les Gunners court jusqu’en 2012. Comment se passe votre vie à Londres?

J.D.: Londres est une ville extraordinaire et Arsenal est un club prestigieux. Je ne regarde pas trop loin et je profite de ce que je vis. J’aime cette vie car en dehors du football, il est possible de sortir et de profiter des musées, des concerts et d’une vie sociale formidable.

C’est important pour moi de pouvoir me vider la tête en allant manger au restaurant ou en allant au théâtre avec mon amie Emilie, qui vient d’emménager avec moi. En ce moment, je suis aussi fan de bowling et nous jouons énormément entre amis.

swissinfo, Mathias Froidevaux à Londres

Date et lieu de naissance: Abidjan (Côte d’Ivoire) le 18 janvier 1987
Position sur le terrain: défenseur central ou demi
Clubs: Carouge (1996-2003), Arsenal dès 2004 (prêt de six mois à Birmingham 2007) avec un contrat jusqu’en 2012.
Equipe de Suisse: premier match le 1er mars 2006 contre l’Ecosse (victoire 3-1), 16 titularisations et 1 but (fin 2007).
Johan Djourou a fait partie de l’équipe de Suisse lors du Mondial en Allemagne.
Il est le premier international à avoir transité par un centre de formation, en l’occurrence celui de Payerne.

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