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L’indignation du président du CICR

Pour Jakob Kellenberger, le plus urgent est la défense inflexible d'un minimum d'humanité. Keystone

Jakob Kellenberger, le patron du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé sa révolte, lors d'un vibrant hommage rendu mercredi à six de ses collaborateurs tués le 26 avril en République démocratique du Congo (RDC). L'organisation humanitaire, elle, a observé une journée de deuil à travers le monde.

«Ces jours, ce n’est pas l’espoir qui me donne de la force, mais un sentiment d’intense révolte contre tous ceux qui veulent tout détruire et ne respectent pas les règles minimales de comportement humain», a déclaré Jakob Kellenberger devant les familles des disparus et 700 personnes réunies au Bâtiment des Forces motrices à Genève.

«Le plus urgent dans le monde d’aujourd’hui n’est pas l’amélioration du genre humain, mais la défense inflexible d’un minimum d’humanité», a-t-il ajouté, très amer. Il a condamné la bassesse, la brutalité et la lâcheté des auteurs de l’assassinat.

«Je ressens un grand mépris pour ce crime», a encore dit le président du CICR. Les six collaborateurs de l’organisation, quatre Congolais, une Suissesse et un Colombien, ont été tués lors d’une embuscade au nord de Bunia, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Il s’agit du pire attentat qui a frappé l’organisation humanitaire depuis les assassinats de six délégués en Tchétchénie en décembre 1996 et, en juin de la même année, ceux de trois délégués au Burundi.

«Il m’est aussi cruel de constater les limites de la protection apportée par l’emblème de la Croix-Rouge, surtout dans le contexte des nouveaux conflits», a encore déclaré M. Kellenberger. Il a reconnu que les risques de la profession augmentent.

Mais, a-t-il conclu, «le CICR assumera ses responsabilités dans le futur comme par le passé. Nous avons reçu un coup d’assommoir. Mais la détermination du CICR de continuer à défendre la vie et la dignité humaines reste inébranlable».

Le Haut Commissaire adjoint aux réfugiés, Soren Jessen-Petersen, a exprimé à son tour son indignation. Il a rappelé qu’il y a moins d’un an, en septembre, quatre employés du HCR ont été sauvagement assassinés au Timor occidental.

Il a demandé aux gouvernements, aux belligérants et à la communauté internationale de faire en sorte que le travail des employés humanitaires sur le terrain soit respecté.

Les collègues des six disparus ont exprimé à leur tour leur douleur. «Pour nous Congolais, cette odieuse besogne est l’œuvre de ce que l’humanité a de plus cynique que nous condamnons avec la toute dernière énergie», a dit Alexis Kabanga, délégué santé dans l’est de la RDC.

«Ces crimes ne devront jamais rester impunis», a-t-il ajouté. «Les Congolais ont besoin de connaître le commanditaire de cette sale besogne. Nous sommes sûrs qu’il sera connu». L’organisation a complètement stoppé ses activités dans la province de l’Ituri, où a eu lieu le drame.

swissinfo avec les agences

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