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La bonne situation de l’emploi ne profite pas à tous

Carlo Malaguerra, directeur de l'Office fédéral de la statistique, en compagnie de la conseillère aux Etats Christine Beerli, mardi à Berne. Keystone

L´Office fédéral de la statistique (OFS) a présenté mardi à Berne sa 10ème enquête annuelle sur la population active. Il en ressort que la situation de l´emploi s´est améliorée en l´an 2000. Cependant, tous ne profitent pas de cette embellie économique.

Selon les chiffres les plus récents de l’enquête suisse sur la population active (ESPA), on dénombrait 3,879 millions de personnes occupées au 2ème trimestre 2000, soit 0,4 pour cent de plus qu’un an auparavant. Cette proportion représente une hausse 17 000 personnes.

Cette augmentation concerne surtout les hommes actifs occupés ( 0,7 pour cent). Le pourcentage des femmes actives occupées est en revanche resté stable ( 0,1 pour cent).

Cette amélioration se traduit logiquement par une baisse du chômage. Le taux des sans-emploi a reculé de 3,1 à 2,7 pour cent. Et pour souligner encore cette embellie sur le marché du travail, les statisticiens remarquent que de nombreux signes laissent entrevoir une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs.

L’OFS tempère toutefois ces bons résultats. En effet, la reprise ne profite pas de la même façon à toutes les couches de la population.

Pour les personnes sans formation post-obligatoire, le risque d’être sans emploi se chiffre encore à 4,8 pour cent. Les actifs occupés à temps partiel qui souhaiteraient travailler à plein temps n’a que faiblement diminué, passant de 11 à 10,9 pour cent. Enfin, les actifs plus âgés (de 55 à 64 ans) continuent de rencontrer des problèmes. Dans ce groupe de population, le taux de sans-emploi a augmenté de 2,6 à 2,8 pour cent.

Mardi, c’était la 10ème fois que l’OFS présentait son enquête annuelle sur la population active. Carlo Malaguerra, son directeur, se souvient qu’il avait été difficile d’imposer une telle étude au début des années 90. Mais, avec la crise économique, l’ESPA a prouvé toute son utilité. «Elle a servi de boussole au milieu du brouillard», relève Carlo Malaguerra.

Après dix ans, l’ESPA permet également de suivre l’évolution du monde du travail en Suisse. Première constatation: les femmes sont de plus en plus présentes. Selon les derniers chiffres, les femmes actives occupées sont aujourd’hui 1,707 million, soit les 44 pour cent du total de la population active.

Deuxième constatation: travailler à temps partiel est de plus en plus prisé. Cette évolution est en partie à mettre sur le compte de l’augmentation du nombre de femmes actives. En effet, celles-ci choissent souvent une occupation à temps partiel, surtout quand elles doivent s’occuper d’enfants de moins de 15 ans.

Les derniers chiffres montrent toutefois que, pour la première fois depuis 1991, le nombre des femmes qui travaillent à temps partiel a diminué (- 1,9 pour cent), alors que celui des femmes qui travaillent à plein temps a augmenté ( 2,6 pour cent). Chez les hommes, c’est l’inverse qui s’est produit. Le nombre des actifs occupés à plein temps a fléchi de 0,3 pour cent et celui des hommes occupés à temps partiel a augmenté de 10,3 pour cent.

Mais, malgré cette évolution, le temps partiel reste avant tout une réalité féminine. La majorité des femmes exerçait cette année une activité partielle (54 pour cent), contre seulement 10 pour cent des hommes.

Olivier Pauchard

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