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La fin de l’état de grâce pour Ralph Krueger

Avant les JO, Ralph Krueger y croyait. Aujourd'hui, c'est la déception pour ce coach charismatique. Keystone Archive

Désormais, Salt Lake City rime avec Albertville dans la série des fiascos retentissants. L'image de cet entraîneur-miracle en prend un sacré coup.

La Suisse avait patienté une décennie entière pour tenter d’effacer l’expédition d’Albertville et Meribel. En 1992, l’équipe nationale de hockey avait raté ses Jeux olympiques, perdant notamment contre la France et terminant au 10e rang parmi les 12 nations engagées.

Dix ans plus tard, la claque est encore plus violente: contrairement aux J0 d’Albertville, ceux de Salt Lake City devaient représenter une occasion unique de se frotter lors de la seconde phase aux monstres sacrés de la National Hockey League.

Pour y parvenir, les Suisses partaient largement favoris face à la France, l’Ukraine et la Biélorussie. Plus dure est donc la chute. Il faut remonter à 1992, puis à 1993 (relégation du groupe A aux Mondiaux) pour trouver trace d’une pareille déconvenue. C’est aussi la fin de l’état de grâce de Ralph Krueger, l’entraîneur miracle de la Suisse, en poste depuis 1998.

L’heure des comptes a sonné

«Il faudra analyser les raisons de notre défaite et voir ce qui peut être entrepris». Juste après le coup de massue ukrainien, Ralph Krueger laissait, lui-aussi, parler sa déception. Conscient que cette fois-ci, il devra rendre des comptes après cet échec qui fait suite à celui subi aux Mondiaux de l’an passé (en Allemagne) où la Suisse ne s’était pas qualifiée pour les quarts de finale.

Pas question de remettre en question tout le travail effectué depuis la nomination du charismatique coach canado-allemand. Mais l’occasion de se rappeler que lors de ses précédents exploits (1998, 4e place aux Mondiaux, 2000, victoire contre la Russie, nul contre la Finlande et les Etats-Unis), la Suisse avait été accompagnée par une dose de réussite. Qui l’a bel et bien abandonnée dans l’Utah.

Il ne servira à rien de s’interroger sur certains choix de personnes, forcément discutables dans la défaite. Mais plusieurs énigmes devront être résolues. Comment expliquer la mésentente entre David Aebischer et ses défenseurs? Pourquoi le collectif suisse a fait penser à un pantin désarticulé? Où était passée l’organisation si chère à Ralph Krueger? La Suisse est-elle retombée dans ses travers psychologiques, ne supportant pas la pression lorsqu’elle se doit de vaincre?

Jonathan Hirsch

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