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La nouvelle gestion de la drogue a fait plier le crime

L'étude de Martin Killias montre également une recrudescence de la criminalité en général en 1999. Keystone Archive

La fermeture des scènes ouvertes de la drogue et les programmes de substitution ou de distribution de drogue ont provoqué une baisse de la petite délinquance. Telle est la principale conclusion d'une étude sur la criminalité en Suisse.

Menée par le professeur de criminologie de l’université de Lausanne, Martin Killias, l’étude évalue les tendances de la criminalité en Suisse de 1984 à 2000. Premier constat: ces tendances varient selon les délits pris en compte.

Ainsi, les vols de vélomoteur et de moto ont connu une forte baisse ces dernières années. Par contre, le nombre de cambriolage a doublé durant les années 90, tout comme les cas d’agressions physiques.

L’étude relève également que les auteurs de ces différents délits sont des hommes dans 90 pour cent des cas. Ils ont moins de 25 ans dans deux cas sur trois de vol avec violence, alors que les agressions sexuelles sont majoritairement le fait de personnes de plus de 25 ans.

Depuis 1997, l’étude du professeur Martin Killias met en évidence une baisse notable des cambriolages et des agressions. Bien que l’étude n’ait pas pour but d’analyser les causes profondes de la criminalité en Suisse, Martin Killias donne tout de même une explication à cette baisse.

Le criminologue lausannois estime en effet que les programmes de substitution ou de distribution de drogue, ainsi que la fermeture des scènes ouvertes de la drogue ont eu un impact indéniable sur la criminalité.

Non seulement le nombre de toxicomanes délinquants a nettement diminué. Mais la fermeture de ces ghettos a également dispersé toute la faune qui gravitait autour, comme le milieu de la prostitution et les voleurs attirés par l’ensemble de ces personnes au porte-monnaie souvent bien garni.

Reste que l’étude constate une recrudescence de la criminalité en 1999. Elle n’est pas en mesure d’en donner l’explication. Mais Martin Killias lance quelques hypothèses, comme l’apparition de bandes d’adolescents et la criminalité transfrontalière. Genève a, par exemple, constaté ces dernières années la venue sur son sol de délinquants de la région lyonnaise.

Frédéric Burnand

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