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La Suisse peut mieux faire contre la corruption

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La Suisse est l'un des pays les moins corrompus. Pour autant, elle n'arrive pas à se classer parmi les dix meilleurs élèves.

Transparency International demande aux autorités de renforcer la lutte anti-corruption et de mieux protéger les témoins.

Dans le classement livré mercredi par Transparency International (TI), la Suisse occupe le 12e rang. C’est une bonne performance. En effet, 102 pays au total ont été classés, les moins corrompus figurant en tête du Corruption Perceptions Index 2002 (CPI).

Eparpillement des compétences

TI publie ce véritable «baromètre» de la corruption depuis 1995. Mais, au fil des ans, la Suisse n’a jamais pu accéder au «top 10».

Pour Philippe Lévy, président de Transparency Switzerland, cette difficulté provient notamment des structures de la Suisse. L’éparpillement des compétences dû aux structures cantonales crée par exemple des problèmes de capacité et de compétences.

La «petitesse» du pays et des cantons fait que les décideurs se connaissent bien. Ils ont souvent étudié ou fait du service militaire ensemble. Cette proximité favorise le copinage dans les affaires.

Même l’aspect multiculturel joue un rôle défavorable dans la lutte contre la corruption. En effet, Romand, Tessinois et Alémaniques ne donnent pas toujours la même définition du phénomène.

Enfin, selon Philippe Lévy, «l’absence d’une protection juridique pour des personnes témoignant de corruption ainsi que les discussions autour du secret bancaire et du blanchiment d’argent contribuent à endommager la perception de la Suisse à l’étranger.»

Un catalogue de mesures

Malgré ces difficultés, la Suisse pourrait améliorer la lutte contre la corruption. «La Suisse a certes fait des progrès depuis quelques années, souligne Philippe Lévy. Mais nous souhaitons accélérer le mouvement en mettant nos compétences techniques à disposition et en sensibilisant le public.»

Transparency Switzerland lance donc un appel au Conseil fédéral. «Le gouvernement devrait créer un centre de compétences pour la lutte contre la corruption au sein de l’administration fédéral», déclare Christoph Stückelberger, co-président et fondateur de Transparency Switzerland.

Ce centre de compétence devrait regrouper les connaissances en matière de lutte contre la corruption. Il pourrait par exemple aider les fonctionnaires ou le public à déterminer s’ils se trouvent ou non en face d’un cas de corruption», explique Philippe Lévy.

Aux yeux de l’organisation, il conviendrait aussi d’élaborer une protection juridique pour des personnes qui découvrent des cas de corruption sur leur lieu de travail.

Enfin, toujours au niveau des autorités, il faudrait hâter la ratification de la Convention internationale sur la corruption établie par le Conseil de l’Europe.

Ce n’est toutefois pas seulement au monde politique de prendre des mesures. Transparency Switzerland demande également aux entreprises d’introduire et de respecter les principes élaborés par Transparency International.

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