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La Suisse signe l’arrêt de mort de douze produits chimiques dangereux

La Suisse va parapher, mercredi à Stockholm, la convention des Nations unies sur l'utilisation de douze polluants organiques persistants (POP). Pour Berne, l'effort demandé n'est pas très grand, puisque les produits visés sont déjà interdits en Suisse.

Les POP sont des substances très difficilement dégradables qui s’accumulent dans les tissus adipeux. Certains POP sont cancérigènes, allergènes ou perturbent le système nerveux ou hormonal.

Une exposition chronique peut même avoir des effets négatifs sur la reproduction et le système immunitaire. Ces produits se retrouvant dans le lait maternel, les enfants y sont particulièrement sensibles.

Les douze POP les plus dangereux («les douze salopards») se retrouvent notamment dans des insecticides, des matériaux plastiques et des peintures. Une centaine de pays seront donc présents à Stockholm pour signer la convention qui en interdit l’utilisation.

La mesure vise en fait surtout les pays en voie de développement. La Suisse et la plupart des autres pays industrialisés ont en effet déjà remplacé les POP par d’autres substances.

La convention n’entraînera donc pas pour eux de modifications législatives et n’affectera pas directement leur économie.

L’abandon des POP sera en revanche plus problématique pour les pays en voie de développement. Cependant, la convention assure à ces pays une aide technique et met à disposition des moyens financiers dans le cadre du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

La convention prévoit un abandon rapide des douze POP. Quelques exceptions sont toutefois prévues. C’est notamment le cas du DDT, un insecticide très utile pour lutter contre les moustiques porteurs du paludisme. Son utilisation pourra donc continuer quelques années encore.

La Convention entrera en vigueur lorsque 50 pays signataires l’auront ratifiée, précise Georg Karlaganis, de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), l’un des deux représentants de la Suisse à Stockholm.

Une fois les ratifications nécessaires obtenues, la Suisse pourrait jouer un rôle de premier plan. Genève est en effet candidate pour accueillir le siège du secrétariat permanent de la nouvelle convention, afin de réunir les instances internationales les plus importantes dans le domaine des produits chimiques.

La cité de Calvin est déjà très active dans ce secteur. Elle abrite le secrétariat de la convention sur le commerce international de produits chimiques (convention PIC) et celui de la convention sur les mouvements transfrontières de déchets dangereux (convention de Bâle).

Comme la nouvelle convention de Stockholm complétera les dispositions déjà existantes, il serait logique que Genève obtienne le siège.

Mais la décision ne devrait pas tomber avant quatre ans et, d’ailleurs, ce sujet ne sera même pas à l’ordre du jour à Stockholm, précise Georg Karlaganis.

Olivier Pauchard

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