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La Suisse termine son Mondial sur une mauvaise note

Keystone

Rien à faire pour l'équipe nationale de hockey, écrasée 6-0 par la Russie en quart de finale des Championnats du monde de Québec. Pour la 5e fois en 6 ans, elle échoue à ce stade de la compétition, après avoir montré des perspectives intéressantes.

La Suisse n’était pas vraiment favorite dans son quart de finale face à la Russie. Mais, après tout, elle avait déjà montré par le passé qu’elle était capable de se sublimer face à «Sbornaja», notamment lors de championnats du monde, avec des victoires en 1998 (à Bâle) et à Saint. Pétersbourg (2000), puis un match nul à Vienne (2005).

Autre signe d’espoir: le succès remporté voici quelques jours face à un «grand» du gotha du hockey (Suède) et un dernier tiers encourageant lors d’un premier match face à la Russie le lundi de Pentecôte. «Nous en avons marre de toujours échouer en quart de finale», se motivait parmi d’autres le défenseur Goran Bezina, en évoquant l’échéance capitale qui attendait son équipe.

Le château s’écroule

Il n’en fut rien. Mercredi soir, le château de cartes helvétique s’est écroulé après 7 minutes seulement. Les Russes menaient déjà 3-0 et allaient porter la marque finale à 6-0 (3-0 3-0 0-0).

Et dire que Ralph Krueger avait demandé à ses hommes de «se montrer prêts dès l’entame du match.» Le scénario contraire s’est produit au Colisée du Québec, garni par 13’000 spectateurs qui ont admiré, une fois de plus, les actions d’éclat de la bande à Slava Bykov, emmenée par ses superstars de NHL, dont Alexander Ovechkin, des Washington Capitals ou Ilya Kovalchuk, des Atlanta Thrashers.

La Suisse devra encore patienter au moins une année avant d’espérer retrouver les demi-finales d’un Mondial, exploit réussi pour la dernière fois en 1998. Pour la 5e fois en 6 ans, elle a échoué au stade des quarts de finale, qui constituait son objectif minimum et déclaré. «Je suis déçu pour les joueurs qui vont rentrer chez eux avec la douleur de cette élimination», soulignait le coach national Ralph Krueger.

Au-delà de l’élimination, finalement prévisible, c’est la manière qui laisse un goût amer aux hockeyeurs à croix blanche. Songez que les trois premiers buts russes résultent d’erreurs directes. Après 74 secondes seulement, Martin Gerber (pas au mieux de sa forme) laissait filer entre ses jambes la rondelle dans ses buts. Après 138 secondes, Rafael Diaz déviait de la main (!) dans sa cage un tir anodin d’Afinogenov.

But gag

Enfin, cerise sur le gâteau à la 7e minute, Philippe Furrer se trompait de camp en voulant dégager le puck… qui finissait sa trajectoire dans la cage suisse. Un incroyable but gag, déjà visible sur les principaux sites internet (dont YouTube).

«Cela me fait de la peine d’avoir concocté un but pareil», regrettait le jeune défenseur du CP Berne. Soutenu par son entraîneur. «Vingt millions de personnes verront cette action sur internet, c’est dommage, mais c’est ainsi», relevait Ralph Krueger.

La Suisse a donc manqué sa sortie, ce qu’elle ne méritait pas vraiment cette année. Certes, une fois de plus, elle n’est pas parvenue à réaliser un exploit dans un match décisif.

Quand même du positif

Mais elle a remporté tous les matches capitaux (France, Biélorussie, Danemark) qu’elle n’avait pas le droit de rater et a même fait plier la Suède. De plus, profitant des malheurs de la Slovaquie (qui a dû se sauver dans les barrages contre la relégation), elle a grappillé une marche dans la hiérarchie internationale, passant du 8e au 7e rang. «Cette place, personne ne nous l’a offerte, souligne Ralph Krueger. Nous devons regarder vers l’avant et réduire l’écart entre nous et les membres du Top-6.

Autre sujet de satisfaction: le capitaine Sandy Jeannin et ses coéquipiers ont officiellement décroché leur billet pour les Jeux olympiques de Vancouver (2010). Ils ont aussi montré que leur groupe, rajeuni et plus offensif, avait une véritable marge de progression.

Le sélectionneur avait écarté avant le voyage au Québec deux piliers expérimentés (Patrick Fischer et Martin Plüss) et avait dû renoncer pour cause de blessure à d’autres leaders (Ivo Rüthemann, Adrian Wichser notamment). La génération montante, incarnée par le Davosien Andres Ambühl, le Fribourgeois Julien Sprunger et le Valaisan Thibaut Monnet a dans l’ensemble répondu présent.

«Par le passé, nous avancions millimètre par millimètre, constate Ralph Krueger. Cette année, j’ai l’impression que la progression s’est calculée en centimètres… » A vérifier au plus tard dans douze mois, lorsque les championnats du monde dérouleront leurs fastes à Berne et Kloten.

swissinfo, Jonathan Hirsch

Les Mondiaux de Québec se déroulent du 2 au 18 mai.

La Suisse a débuté la compétition dans le Groupe A qui comprenait aussi la Suède, la France et le Belarus.

L’équipe suisse a terminé première de son groupe après ses victoires face à la France (4-1), le
Belarus (2-1) et la Suède (4-2).

Dans le tour intermédiaire, la Suisse a battu le Danemark (7-2), mais c’est inclinée face à la République tchèque (5-0) et la Russie (5-3). Ce résultat a cependant été suffisant pour atteindre les quarts de finale.

Mais en quarts de finale, le rêve s’est brisé net face à la Russie (6-0).

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