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La Suisse très active pour libérer les otages des FARC

Le président vénézuélien Hugo Chavez a trois jour pour mener à bien la récupération des trois otages. Keystone

La Suisse a été invitée par les autorités vénézuéliennes à participer à une opération destinée à récupérer trois otages aux mains des FARC en Colombie. La libération pourrait avoir lieu ce week-end.

Un représentant de la Suisse s’est joint à l’opération, au sein de la délégation internationale composée désormais de membres de huit pays.

La Colombie a fixé vendredi un délai de trois jours au président vénézuélien Hugo Chavez pour la récupération des trois otages aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Les délégations se sont rassemblées à l’aéroport de Villavicencio, au sud de Bogota.

La Suisse a été invitée par les autorités vénézuéliennes à participer à l’opération, a précisé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères (DFAE), Lars Knuchel. «La Suisse agit dans la discrétion pour obtenir la libération des otages et de tous ceux qui continuent d’être privés de liberté», a-t-il expliqué.

Le DFAE rappelle que Berne s’engage depuis plus de cinq ans, aux côtés de la France et de l’Espagne, pour faciliter une solution humanitaire du conflit en Colombie.

Hélicoptères

A la demande de Bogota, cinq délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont prêts à accompagner les trois avions et deux hélicoptères vénézuéliens, munis de l’emblème de la Croix-Rouge pour garantir leur neutralité, a indiqué à Genève un porte- parole de l’organisation humanitaire, Marçal Izard.

Vers 15h00 (20h30 en Suisse), les hélicoptères doivent s’envoler de l’aéroport vénézuélien de Santo Domingo (sud-ouest), proche de la frontière avec la Colombie, selon l’AFP. Ils se dirigeront vers Villavicencio, ville située à 100 km de Bogota, la base logistique de l’opération.

Chez eux pour le Nouvel An

Compte tenu de l’heure tardive, les hélicoptères ne devraient se rendre dans un lieu tenu secret, dans la jungle colombienne, que samedi, pour ramener les trois otages aux mains des FARC. Ils repartiront ensuite vers Villavicencio, ou directement vers le Venezuela.

Les deux femmes et l’enfant libérés seront ensuite rapatriés en Colombie, a assuré le chef de l’Etat vénézuélien Hugo Chavez, «afin que Clara, Consuelo et Emmanuel soient chez eux pour fêter le Nouvel an».

La guérilla des FARC a promis le 18 décembre de libérer trois de ses otages: Clara Rojas (44 ans), la principale collaboratrice d’Ingrid Betancourt, enlevée comme elle en février 2002, son fils de trois ans Emmanuel et l’ex-parlementaire colombienne Consuelo Gonzalez (57 ans).

La Colombie a annoncé avoir autorisé le survol de son territoire aux appareils vénézuéliens jusqu’à dimanche minuit, heure à laquelle la mission devra être achevée.

Pas sans risque

La mission pourrait prendre du temps en raison de la difficulté du terrain et des conditions météo incertaines dans le secteur où les FARC gardent leurs otages. Elle n’est pas sans risque car elle doit se dérouler dans une zone de conflit entre la guérilla marxiste, l’armée régulière colombienne et les groupes paramilitaires d’extrême-droite, liés au pouvoir.

Si l’opération aboutit, c’est la première fois depuis plus de cinq ans que les FARC relâcheraient de manière unilatérale des otages dits «politiques». Le mouvement rebelle a exigé de remettre ces trois prisonniers aux autorités vénézuéliennes, car le gouvernement colombien se refuse à négocier avec «les terroristes» des FARC.

swissinfo et les agences

Avec la France et l’Espagne, la Suisse est impliquée depuis décembre 2005 dans une médiation destinée à résoudre le conflit civil en Colombie. Les trois pays ont proposé la création d’une zone démilitarisée de 280 km2 pour faciliter les négociations entre le gouvernement colombien et la guérilla, en particulier pour trouver un accord humanitaire concernant les otages.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) luttent depuis déjà une quarantaine d’années contre le gouvernement de Bogota. Il s’agit du principal mouvement de guérilla. Disposant de 17’000 combattants, il contrôle plus de 40% du territoire.

Reconnus comme organisation terroriste pour les Etats-Unis et l’Union européenne, les FARC disent représenter les paysans pauvres face aux riches propriétaires. Ils se financent par le biais de diverses activités criminelles comme l’extorsion, les enlèvements et la participation – directe ou indirecte – au trafic de drogue.

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