Des perspectives suisses en 10 langues

La Swisscoy veut poursuivre sa mission

Par mesure d'économie, la Swisscoy pourrait quitter le Kosovo à la fin 2005. Keystone

Le chef de la force suisse dans la province serbe du Kosovo est convaincu qu'un retrait de la Swisscoy serait nuisible à l'image de la Suisse.

Le Parlement suisse doit décider au printemps si la troupe suisse doit rempiler pour trois ans au Kosovo.

Dix pour cent des citoyens kosovars vivent encore réfugiés en Suisse, a indiqué Hubert Bittel dans une interview publiée vendredi par le quotidien bernois Der Bund. «Ici (au Kosovo) presque tout le monde a un parent en Suisse.»

Le commandant de la Swisscoy, présente au Kosovo depuis 1999, est convaincu que le rétablissement de la stabilité est «d’intérêt national» et que la Suisse doit assumer ses responsabilités envers ses partenaires internationaux.

Certes, le Kosovo est aujourd’hui tranquille, mais tout sauf stabilisé: «Le potentiel d’escalade est énorme», estime M. Bittel.

Un statut particulier

Contrairement aux troupes des Etats membres de l’OTAN, la Swisscoy n’occupe pas le pays et n’est pas impliquée dans des activités critiques, «ce qui nous donne un statut particulier», estime le commandant de la troupe helvétique.

Mais la Suisse a aussi des responsabilités internationales: l’OTAN est intervenue rapidement en Macédoine, de sorte que l’on a pu éviter un afflux de réfugiés. «La Suisse en a aussi profité. Il est plus que juste que nous apportions notre contre-partie.»

L’engagement de la Swisscoy, qui offre aux militaires helvétiques l’occasion d’acquérir de l’expérience sur le terrain et de nouer des contacts au niveau international, devrait se terminer fin 2005.

Mais l’avenir de ces missions au-delà de 2005 pourrait bien être menacé pour des raisons d’économies. La présence helvétique au Kosovo coûte environ 37,5 millions de francs par an à la Confédération.

Incertitudes levées au printemps

De son côté, le gouvernement (Conseil fédéral) est convaincu que les 220 soldats devraient rester jusqu’à fin 2008 et, ce, dans l’intérêt de la politique extérieure comme de celle de la sécurité suisse.

Il a demandé au parlement de prolonger cet engagement, la réponse doit tomber lors de la session de printemps 2005.

Pour sa part, le chef des forces armées Christophe Keckeis veut encouragerles activités de maintien de la paix prévues par la nouvelle Armée XXI. Il demande que le nombre de soldats affectés à ces missions soit doublé.

Christoph Keckeis va plus loin. Il répète souvent que l’armée suisse doit se rapprocher de l’Union européenne et de l’OTAN et en adopter rapidement les standards.

Mais, jusqu’ici, le débat a tardé à s’ouvrir dans le monde politique. La session parlementaire en sera peut-être l’occasion.

swissinfo et les agences

La Suisse a engagé la Swisscoy au Kosovo en 1999.
Le mandat actuel échoit à la fin de 2005.
Actuellement, 214 soldats suisses sont engagés.
Depuis 2001, ils sont armés pour se défendre.
Leurs missions durent six mois.
La Swisscoy coûte 37,5 millions de fr. par an à la Confédération.

– La nouvelle Armée XXI prévoit l’envoi de soldats suisses pour des missions de maintien de la paix à l’étranger.

– Le chef de l’armée, Christoph Keckeis, veut encourager ces activités.

– Il demande que le nombre de soldats affectés à ces missions soit doublé.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision