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Le côté obscur du soleil

La canicule n'a pas épargné les visiteurs d'Expo.02. Keystone

La canicule qui sévit en Suisse a atteint son apogée mardi. Elle fait la joie des enfants. Mais ses effets sur la santé et sur l'environnement sont parfois néfastes.

«Le record de chaleur a été enregistré mardi, confirme Philippe Jeanneret, météorologue à la Télévision suisse romande. Avec des températures qui ont atteint, par endroit, les 35 degrés Celsius.»

«Mais, ajoute Monsieur météo de la TSR, ça va se calmer ces prochains jours.»

De l’air brûlant du désert

«Une vague de chaleur qui a surpris les Suisses, explique Philippe Jeanneret. D’autant que les canicules apparaissent, en général, entre le 15 juillet et le 15 août.»

«La canicule actuelle, poursuit Monsieur météo, est due à une dépression du nord de l’Atlantique qui aspire de l’air brûlant du désert jusqu’aux Alpes.»

Cela dit, cette vague de chaleur précoce ne permet pas d’affirmer que cet été sera torride. Ou encore que le fameux effet de serre commence à se faire sentir.

«Certes, le climat est en train de changer, dit Philippe Jeanneret. Toutefois, il faut attendre plusieurs décennies pour pouvoir en mesurer l’impact.»

En effet, si l’on en croit la théorie du réchauffement climatique, les moyennes de températures devraient bel et bien augmenter de quelques degrés. Mais dans les 30 ou 40 prochaines années.

«Les brusques poussées de températures comme on les constate ces jours-ci, précise Philippe Jeanneret, devraient se répéter plusieurs années de suite pour que l’on puisse en déduire un effet de serre.»

Des effets négatifs sur la santé

Quoi qu’il en soit, les rayons du soleil et la chaleur qu’ils dégagent ont parfois des effets négatifs sur la santé.

«Les gens veulent profiter du soleil, dit le Dr Heinz Zimmermann, responsable des urgences à l’Hôpital de l’Ile. Et c’est normal, après ce printemps froid. Mais ils oublient les dangers inhérents au grandes chaleurs.».

Pour preuve, ces jours-ci, les urgences de l’hôpital universitaire de Berne ont accueilli nombre de personnes qui souffraient de problèmes de circulation sanguine dus justement à la canicule.

Et le Dr Zimmermann d’ajouter: «Toutes les personnes qui ont des problèmes de cœur ou de pression doivent être particulièrement prudentes en ces périodes de grandes chaleurs.»

Ultraviolets et ozone en cause

A cela s’ajoutent les ultraviolets. «Pour le corps, confirme Diethelm Hartmann, vice-directeur de l’Office fédéral de la santé, c’est le pire danger. Toute la population est menacée par des rayons qui peuvent causer des dégâts à la peau et aux yeux.»

Et puis, il y a l’ozone également. Qui, toujours selon Diethelm Hartmann, peut entraîner des problèmes respiratoires et des vertiges chez les enfants et les personnes âgées. Notamment.

Les conseils des médecins sont toujours les mêmes. Il faut éviter de sortir entre 11 et 15 heures. Boire beaucoup d’eau. Eviter le café et l’alcool. Et, surtout, s’enduire la peau de crèmes protectrices lorsque l’on s’expose au soleil.

Comment combattre l’ozone

La qualité de l’air que nous respirons s’est nettement améliorée depuis 1986. C’est-à-dire depuis l’introduction des normes fédérales qui fixent notamment la valeur supérieure de l’ozone à 120 microgrammes par mètre cube.

Mais les augmentations des taux d’ozone dues spécifiquement à la chaleur demeurent un problème très délicat. Que ce soit à court ou à long terme.

«Les mesures de réduction à court terme, telles que l’interdiction sporadique des voitures, sont pratiquement inefficaces», estime Peter Straehl.

Et l’expert de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) d’ajouter: «Il faudrait aller beaucoup plus loin pour pouvoir diminuer les émissions polluantes de moitié».

Ce n’est donc qu’au prix d’une politique drastique que les pics d’ozone dus à la chaleur pourront être réduits.

«A long terme, explique Peter Straehl, il faudra prendre des mesures strictes, comme l’introduction de moteurs diesel propres. Ce genre de propulsion reste une grande source de pollution.»

Diminuer les émissions polluantes

L’expert de l’OFEFP préconise des mesures intermédiaires ou saisonnières. Et de citer, pour exemple, les actions estivales proposées par les transports publics tessinois. Qui diminuent, pendant l’été, leurs tarifs de moitié.

Mais la Suisse ne gagnera pas seule la bataille contre l’ozone. D’ailleurs, à cet effet, elle a signé à Genève une convention inter-frontalière.

Son objectif: diminuer les émissions polluantes, facteur d’augmentation du taux d’ozone en cas de grosses chaleurs.»

swissinfo

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