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Le combat contre les mines est relancé

Une vie fauchée par une mine, le destin de milliers d'enfants. Keystone

La délégation suisse présente au Sommet de Nairobi sur les mines antipersonnel est satisfaite. Le mouvement de lutte a retrouvé un nouveau souffle.

Au Kenya, les 144 pays participant à cette réunion ont approuvé un plan d’action de cinq ans visant à éliminer leurs stocks de mine et à poursuivre le travail de déminage.

Pour le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Franz von Däniken, chef de la délégation suisse à Nairobi, ce plan d’action constitue le résultat principal des cinq jours de réunion dans la capitale kenyanne.

«Ce plan est un instrument efficace et dynamique qui met en évidence les engagements pris par les parties contractantes», explique-t-il à swissinfo.

Avant d’ajouter que le but final de la Convention d’Ottawa reste la suppression totale du trafic et de l’utilisation des mines antipersonnel.

«Au final, poursuit-il. Le vœu de tous les Etats signataires de la Convention d’Ottawa est bien sûr que celle-ci soit appliquée de manière universelle. Egalement par les grandes puissances.»

Les participants au Sommet de Nairobi pressent d’ailleurs les pays qui n’ont pas encore signé la Convention d’Ottawa de parapher le texte «sans délai». Parmi les pays visés figurent les Etats-Unis, la Russie, la Chine (trois membres du Conseil de sécurité de l’ONU), l’Inde et le Pakistan.

Critiques des ONG

Les Organisations non gouvernementales (ONG) se montrent plus réservées quant aux conclusions du sommet de Nairobi. Elles regrettent notamment l’absence de mesures concrètes et appellent à inclure les divers groupes rebelles à la réflexion.

Pour Franz von Däniken, le fait que ce Sommet ce soit tenu sur le Continent africain – où des millions de personnes ont perdu la vie à cause des mines – a favorisé la prise de conscience sur les difficultés inhérentes au déminage.
D’un autre côté, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères se réjouit du soutien apporté aux préoccupations de la Confédération.

«Et pas seulement en matière de déminage mais également d’aide aux victimes et de prise en compte d’acteurs non étatiques.»

Le rôle de la Suisse

Franz von Däniken met également en évidence le fait que la Suisse partagera la co-présidence du comité permanent pour l’aide aux victimes des mines anti-personnel en 2006. Et que Genève a été confirmé dans son rôle de «capitale des actions anti-mines».

Elisabeth Reusse-Decrey, présidente de l’Appel de Genève, une organisation internationale humanitaire va plus loin: «La Suisse est le seul pays où les leaders des groupes rebelles peuvent se rencontrer et décider la suppression des mines anti-personnel».

«A Nairobi, et pour la première fois, les participants ont admis l’utilité de reconnaître et d’associer les acteurs non gouvernementaux à la lutte contre les mines», précise-t-elle.

«La Suisse va poursuivre son engagement au cours des prochaines années», conclut, pour sa part, Franz von Däniken.

Avec 16 millions de francs par année, la Confédération est le 12e pays donateur dans la lutte contre les mines antipersonnel qui tuent ou mutilent une quarantaine de personnes par jour dans le monde.

swissinfo, Katalin Fekete
(Traduction et adaptation de l’anglais: Mathias Froidevaux)

152 pays ont signé et 144 ont ratifié la Convention d’Ottawa en 1997
La Suisse a été parmi les premiers pays à signer ce traité en décembre 1997
Plus de 15’000 personnes meurent à cause des mines antipersonnel par an dans le monde.

– Le Sommet de Nairobi s’est déroulé du 29 novembre au 3 décembre. Il s’agissait de la première rencontre après la Convention d’Ottawa en 1997.

– Cette Convention prévoit que les Etats signataires détruisent leurs stocks, poursuivent le travail de déminage et mettent en place une structure d’aide pour les victimes de ces engins.

– Au Kenya, un plan d’action de cinq ans (2005-2009) a été adopté par les 144 pays présents.

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