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Le coucou manque d’espace en Suisse

Le jeune coucou se fait nourrir par des parents d'adoption. Keystone

On entend de moins en moins le chant du coucou dans les forêts suisses. L'Association suisse pour la protection des oiseaux (ASPO) s'en inquiète et compte bien contrer cette évolution en proclamant le coucou «oiseau de l'année».

Le coucou, véritable messager du printemps, est l’une des espèces d’oiseaux les plus aimées du public. En général, il rentre à la mi-avril de ses quartiers d’hiver en Afrique, afin de couver. Mais depuis dix ans, la présence des coucous a énormément chuté, en particulier dans le Mittelland helvétique.

Dans le canton de Zurich, où les coucous sont systématiquement recensés, le nombre de mâles a diminué des deux-tiers, de 350 à 120. Sur l’ensemble de la Suisse, on ne dénombre plus qu’environ 20 000 individus.

Selon Christa Glauser, de l’ASPO à Zurich, l’oiseau ne trouve plus sa nourriture en Suisse. Une conséquence de la destruction insidieuse de nombreux paysages. Et ces dégâts écologiques privent également de leur habitat les chenilles, qui sont un des principaux aliments des coucous.

Mais l’ASPO est bien décidée à voler au secours de ces oiseaux! Elle a débuté en avril une «Action coucous», qui incite les paysans, propriétaires terriens, communes et écoles à aménager des espaces favorables aux coucous. Il s’agit, par exemple, de construire des haies ou d’installer des tas de branches.

Par ailleurs, les amis des animaux qui ont entendu un coucou peuvent le signaler sur la homepage de l’ASPO. Une carte devrait ensuite donner des informations sur les apparitions de l’oiseau. Alors, ouvrez grandes vos oreilles! Le premier cri de coucou a déjà été entendu, le 7 avril dernier à Granges. Dans diverses communes, des excursions et conférences sont proposées.

Les coucous sont les seuls oiseaux d’Europe à ne pas s’occuper de leurs petits. Ils se content de déposer leurs œufs dans des nids étrangers. Chaque année, la femelle dépose jusqu’à 25 œufs, mais dont seul un quart donnent finalement des petits. En effet, les hôtes remarquent souvent le subterfuge, et jettent l’œuf hors du nid, ou ne s’en occupent simplement pas.

Le jeune coucou est trois à quatre fois plus gros que ses parents d’adoption. Comme il a besoin de plus de nourriture, il jette rapidement ses concurrents en-dehors du nid. Le cri du bébé géant est tel qu’il résonne comme si une couvée entière était dans le nid, ce qui incite ses parents d’adoption à le nourrir continuellement.

swissinfo avec les agences

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