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Le feuilleton des fonds Marcos

Imelda Marcos montrant une photo de son mari, Ferdinand, lorsqu'il était un jeune officier. Keystone Archive

Une délégation suisse était la semaine dernière à Manille pour poser la première pierre d'un accord d'entraide judiciaire.

Les autorités fédérales viennent d’effectuer un nouveau pas en direction des Philippines pour mettre un terme au feuilleton des fonds Marcos. Une délégation suisse dirigée par Mario-Michel Affentranger, chef de la section des traités internationaux au Département de justice et police, s’est rendue à Manille la semaine dernière.

Traque de l’argent sale

L’objectif est d’aboutir à la ratification d’un traité d’entraide judiciaire. Cette démarche intervient alors que les Philippines ont, après les attentats du 11 septembre à New York, entamé une traque à l’argent sale et aux éventuels capitaux du groupe terroriste musulman Abu Sayaf identifié par les Etats-Unis comme proche de la nébuleuse islamiste d’Oussama Ben Laden et d’Al Qaida.

Selon l’ambassade de Suisse à Manille, le futur traité n’est que la concrétisation des efforts déployés par la Confédération, depuis le milieu des années 80, pour identifier les fonds acquis illégalement par la famille Marcos et déposés en Suisse.

Meilleure coordination

«Même sans cet accord, la Suisse demeure prête à aider le gouvernement des Philippines confie un porte-parole de la mission diplomatique. L’avantage de ce traité est qu’il permettra une meilleure coordination entre les différentes agences gouvernementales». La Suisse a déjà rapatrié sur un compte bloqué aux Philippines plus de 600 millions de dollars. Leur déblocage interviendra après un jugement définitif, une fois épuisée les appels interjetés par la famille Marcos.

La délégation philippine était conduite par la sous-secrétaire à la Justice Merceditas N. Guttierez. Les prochaines négociations auront lieu à Berne.

L’actuelle présidente des Philippines, Gloria Magapagal Arroyo, a affirmé à la presse locale qu’elle souhaitait voir ce traité «entrer en vigueur au plus vite». Mme Arroyo espère, en achevant de régler le problème des fonds Marcos, rétablir «un nouveau partenariat avec la Confédération».

Son administration aimerait ainsi que les grandes banques suisses, dont la réputation a été entachée par cette affaire, rouvre des filiales à Manille pour soutenir l’ouverture de l’économie locale. Actuellement, une banque comme le Credit Suisse gère tous ses clients philippins à partir de Hong Kong.

Richard Werli, Manille

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