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Le Valais a choisi sa propre voie

Jacky Michelet (debout), coordonne les secours avec son équipe sur place à l’OCVS. swissinfo.ch

Dans le domaine des secours en montagne, le Valais a choisi de voler de ses propres ailes pour des raisons pratiques. Il aura fallu plus de vingt ans et une loi cantonale pour pouvoir mettre sur pied l'Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) qui coordonne aujourd'hui le travail des professionnels du sauvetage.

Géographiquement, près des deux tiers des cimes helvétiques se trouvent en Valais. C’est donc essentiellement dans ce canton que se sont développés en premier l’alpinisme et le tourisme de montagne. C’était vers 1860. Et, cent cinquante ans plus tard, nous sommes bien loin des fameuses expéditions d’alpinistes britanniques dans les Alpes.

«A cette époque, explique Jacky Michelet, directeur de l’OCVS, les Valaisans, eux, ne s’aventuraient que très peu sur les hauteurs. Les secours étaient souvent prodigués par des chasseurs ou des braconniers, seules personnes à connaître le terrain».

Le terme de secours n’existait d’ailleurs même pas. En réalité on partait aider. Et l’on revenait bien souvent avec des personnes décédées, sur les bras ou bien sur le dos d’un mulet.

En fait, les premières structures du Club Alpin Suisse (CAS) datent de 1901. Et les premières stations de secours de la fin de la Première Guerre mondiale. Les premières réelles formations des secouristes, elles, remontent à 1945 seulement.

Jusqu’au début des années soixante-dix, la mise sur pied de colonnes d’intervention se faisait en collaboration avec le CAS. Une période pendant laquelle l’avion et surtout l’hélicoptère ont révolutionné le sauvetage.

Mais, en Valais, l’évolution des secours passera par une forme de rupture avec le CAS. Et les raisons de ce divorce sont principalement d’ordre pratique. «Si le Valais a choisi cette voie, confirme Jacky Michelet, ce n’est pas dû au fait que nous soyons des gens têtus ou différents. C’était une nécessité».

En fait, la géographie particulière du canton, sa haute fréquentation touristique, ainsi que le nombre des accidents de montagne, ont poussé les autorités à plus d’autonomie pour plus d’efficacité en matière de secours.

«Pour pallier au manque de structures professionnelles de l’époque, se rappelle Jacky Michelet, nous avons fait appel à la section de secours en montagne de la police cantonale».

«Nous avons crée le GRIM, poursuit le directeur de l’OCVS, le Groupement romand de médicalisation en montagne. Une structure qui nous a permis de mieux répondre aux problèmes posés par les accidents et de progresser encore dans la qualité des interventions».

La loi cantonale sur l’organisation des secours, elle, permettra de peaufiner la structure. Et de donner enfin naissance à l’OCVS. C’était en 1997

Aujourd’hui, l’organisation compte une bonne vingtaine de collaborateurs. Et elle fonctionne avec un budget de 2,5 millions de francs.

Jean-Louis Thomas

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