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Le Valais domestique l’edelweiss

En Suisse, l'edelweiss est une plante mythique. Keystone

Les étoiles des neiges sont désormais cultivées dans les champs de l'Entremont. Pour la première fois cette année, les producteurs ont récolté quelque 12 tonnes de fleurs. Une denrée rare essentiellement destinée à l'industrie cosmétique.

Il est désormais inutile de gravir les montagnes pour admirer les edelweiss. La fleur – symbole helvétique s’il en est – s’est laissée apprivoiser par les chercheurs de la station fédérale des Fougères.

Depuis 1995 déjà, les spécialistes de la station d’agronomie valaisanne ont traqué l’edelweiss. Ils ont gravi les cimes pour recueillir les précieuses graines et testé leurs capacités de développement hors de leur milieu naturel.

Et, contre toute attente, les scientifiques sont arrivés à leurs fins. «Nous avons sélectionné des espèces qui se prêtent assez facilement aux besoins de la culture», confirme Charly Darbellay, directeur du centre des Fougères.

Quant aux détails, ils resteront confidentiels. En effet, la culture de l’edelweiss est une première. Et seuls quelques chercheurs et une poignée de producteurs en connaissent les secrets.

Une première récolte

En Valais, les premières cultures tests ont été réalisées en 1997. Forts de leurs bons résultats, l’an dernier, les producteurs de la coopérative de Valplantes se sont vraiment lancés. Près de deux hectares de terres montagneuses ont été consacrés à la plante mythique. «L’edelweiss ne fleurit jamais durant la première saison, explique Nicole Debrunner, gérante de la coopérative Valplantes. Mais cette année, nous avons récolté quelque 12 tonnes de fleurs.»

Après séchage, il restera trois tonnes de fleurs. Le prix de vente de cette production restera secret. «Il est vrai que la culture de l’edelweiss est une source de revenu intéressante, déclare Nicole Debrunner. Mais ils ne sont pas exceptionnels par rapport à d’autres plantes.»

Et la gérante de Valplantes de rajouter que la coopérative veille à ne pas favoriser le développement d’une culture au dépend des autres. Les prix de chaque essence sont négociés en fonction des heures de travail et du rendement de la plante.

Une plante exigeante

«Il est vrai que l’edelweiss demande plus de travail que certaines autres végétaux, précise Nicole Debrunner. La récolte s’étale sur plusieurs jours et sa culture n’autorise aucune mécanisation.»

Malgré tout, environ 45 producteurs valaisans s’adonnent déjà à la culture de l’étoile des neiges sur des lopins de terre n’excédant pas 500 m². «Compte tenu de l’exigence de la plante, il serait impossible de gérer des surfaces plus importantes», souligne encore Nicole Debrunner.

Des vertus cosmétiques

La quasi-totalité de la récolte sera acheminée vers la filiale d’une entreprise pharmaceutique bâloise spécialisée dans la fabrication de produits cosmétiques. En effet, depuis longtemps connu pour ses vertus digestives, l’edelweiss est récemment entré dans la panoplie des produits de beauté.

«La plante est particulièrement riche en anti-oxydants, explique Charly Darbellay. Des substances qui sont réputées ralentir le vieillissement des tissus.» L’edelweiss est donc utilisé dans les traitements anti-ride. Mais d’aucun prédisent déjà de nouvelles perspectives médicales pour la plante fétiche.

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