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Le WWF veut que la Suisse s’engage davantage

Le castor est l'un des animaux les plus menacés d'extinction en Suisse. Keystone

En matière de protection du milieu naturel, la Suisse fait figure de mauvais élève européen. Le WWF lui demande d'agir.

Il existe actuellement en Suisse une bonne centaine d’espèces végétales et animales d’importance européenne, dont 58 espèces d’oiseaux. Or, ces espèces trouvent de plus en plus difficilement les biotopes et les espaces dont elles ont besoin pour survivre.

Une mauvaise élève

Il y a quelque temps, la Suisse – riche d’une grande diversité de faune et de flore – s’était déjà fait taper sur les doigts par l’OCDE pour ses lacunes et ses piètres performances dans le domaine de la protection de l’héritage naturel.

Plus récemment, des chercheurs du Fonds national de recherche scientifique et des experts en recherche environnementale ont tiré la sonnette d’alarme: la Suisse n’est pas sur la voie du développement durable, accusent-ils. Il y a dilapidation des ressources naturelles, appauvrissement de la biodiversité.

La campagne que lance le WWF Suisse va dans le même sens. Andreas Weissen, responsable de programme au sein de l’organisation écologiste, explique qu’il existe en Suisse «des animaux, des plantes et des habitats menacés au plan européen envers lesquels nous portons une responsabilité particulière».

La solution Émeraude

Plus concrètement, le WWF milite pour que la Suisse s’implique davantage dans le réseau Émeraude mis en place dans le cadre de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.

Développer un projet Émeraude, c’est tenter de relier les unes aux autres des «zones d’intérêt spécial» qui abritent soit une grande diversité d’espèces, soit des populations importantes d’une ou de plusieurs espèces menacées. Et d’en faire une sorte de «maillage» recouvrant un territoire plus large.

On pense plus particulièrement aux zones humides, étangs et marais, mais aussi aux pelouses sèches, aux hêtraies et aux forêts de montagne qui ont beaucoup souffert des activités humaines.

Quant aux espèces menacées sur territoire suisse, elles vont d’un canard comme la nette rousse à une plante du type chardon bleu, en passant par le castor, le crapaud sonneur à ventre jaune ou encore le lucane cerf-volant, le plus grand et le plus rare, sans doute, des coléoptères indigènes.

Pour une stratégie continentale

Jusqu’à présent, fait remarquer Walter Vetterli, responsable du Projet Émeraude au WWF Suisse, la Suisse n’a annoncé aucun site. Il s’agit donc d’inviter les autorités de ce pays à le faire, ce qui suppose qu’elles prennent des mesures légales de protection et qu’elles les mettent en œuvre sur le terrain.

Il explique aussi qu’il ne s’agit pas de remplacer ce qui se fait déjà, mais de combler les lacunes en appliquant une stratégie paneuropéenne: «l’angle d’approche pour conserver la nature n’est plus ici le biotope local ou une espèce menacée au niveau national mais bien le niveau européen».

Localiser des zones naturelles prioritaires, investir davantage dans leur protection, améliorer les connaissances des espèces d’importance européenne, voilà donc ce que réclame le WWF. De manière à ce que la biodiversité suisse ne constitue plus une île, mais soit reliée au continent.

swissinfo/Bernard Weissbrodt

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