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Les familles du team Alinghi menacées

Deux membres du team Alinghi sont dans le collimateur des patriotes néo-zélandais. www.alinghi.com

Le défi suisse pour la Coupe de l'America a reçu des lettres de menace. Ce sont les familles des membres néo-zélandais qui sont visées.

Une plainte a été déposée auprès de la Police d’Auckland. Plus d’un millier de personnes sont sous surveillance.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe à Auckland. Les dirigeants d’Alinghi ont annoncé vendredi dernier avoir été la cible de menaces sérieuses qui émaneraient d’un groupe d’activistes nationalistes patriotiques.

Deux lettres signées par l’acronyme «TITAL» – Teach The Traitors A Lesson (donnons une leçon aux traîtres) – ont été envoyées il y a quinze jours à la base du défi suisse et s’attaquent directement à certains membres du Team.

Les courriers font référence à de potentiels dommages matériels ainsi qu’à des agressions physiques sur les familles.

Les auteurs des missives vont même jusqu’à donner des précisions sur certains déplacements d’enfants ou de proches parents. Alinghi a décidé de soumettre l’affaire à la Police et a porté plainte.

Enquête en cours

Les autorités ont pris ces menaces très au sérieux. Selon le responsable de la communication de la Police d’Auckland pour la Coupe de l’America, Jeoff Barraclough, il existe une différence notable entre des lettres malveillantes et des lettres “clairement” menaçantes.

Plus de mille personnes de «BlackHeart», un groupuscule patriotique, feront l’objet d’une surveillance particulière ces prochaines semaines. Formé en octobre 2002, «Black heart» avait ouvertement critiqué le départ des néo-zélandais Russell Coutts et Brad Butterworth.

Surveillance justifiée d’autant que certaines phrases des lettres ressemblent étrangement au contenu d’e-mails envoyés par «BlackHeart». Son porte-parole, David Walden a pourtant rejeté la responsabilité d’un climat propice à des menaces. D’après lui, cette atmosphère existe depuis que des marins de Team New Zealand ont quitté l’équipe.

«A l’heure actuelle, nous n’avons pas une idée précise sur les auteurs de ces lettres», a encore déclaré Jeoff Barraclough. «Nous nous dirigeons vers plusieurs pistes. Vous comprendrez qu’il n’est pas dans l’intérêt de cette affaire de les rendre publiques.»

Ras-le-bol des dirigeants d’Alinghi

Les dirigeants d’Alinghi sont écœurés par les attaques de plus en plus agressives envers les membres de leur équipe. «Nous sommes très surpris et extrêmement choqués de cet acte. Nous avons toujours été bien reçus en Nouvelle-Zélande», a déclaré Michel Bonnefous. «Ce n’est après tout qu’une compétition de voile», ajoute-t-il encore.

Le directeur exécutif d’Alinghi a par ailleurs expliqué que la précision de certains détails des lettres ainsi que le ton ont poussé Alinghi à considérer la menace comme sérieuse et à contacter la Police.

Tous espèrent que l’impact sur l’équipe sera minime. Bernard Schopfer, porte-parole d’Alinghi, confie au quotidien «Daily News» du 6 janvier que ces menaces vont probablement renforcer encore l’équipe. Il ajoute que pour l’instant les marins n’ont pas été obligés de déménager.

Depuis l’annonce de la nouvelle, Alinghi a reçu des témoignages d’encouragements de la part de nombreux Néo-zélandais, la plupart choqués par cet acte malveillant.

swissinfo/François Egger

Extraits des lettres de menaces, publiées par le Sunday Star Times du 5 janvier:
«Bonnes vacances à tous. Ces propos s’adressent en particulier aux femmes et aux enfants des transfuges, qui pourraient bien avoir un Noël moins mémorable qu’à l’accoutumée.»
On leur promet aussi de «ne pas les lâcher» pour leur faire comprendre «le mauvais chemin qu’ils ont choisi de prendre».
Ou encore: « Quand ils quitteront chaque matin leur maison louée, ils feraient bien d’avoir la trouille rien qu’en allant chercher leur journal»

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