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Les HES attirent toujours plus d’étudiants

Les Hautes Ecoles Spécialisées ont de plus en plus la cote en Suisse. Keystone

Durant le semestre d'hiver 2000-2001, la proportion d'étudiants de première année a augmenté de 3,8% dans les treize hautes écoles universitaires et de 12% dans les sept hautes écoles spécialisées (HES). Signe des temps, les filières techniques sont moins prisées que l'économie ou l'informatique.

Selon les chiffres publiés mardi à Neuchâtel par l’Office fédéral de la statistique (OFS), sur un total de 121 600 étudiants inscrits durant le semestre d’hiver, 96 700 avaient opté pour les hautes écoles universitaires (HEU) et 24 900 pour les hautes écoles spécialisées.

Pour ce qui est des taux d’entrée, on ne dispose pas encore des chiffres de l’année en cours. Mais, en 1999, ce taux atteignait 27% (19,2% dans les HEU et 7,8% dans les HES) de la population de la même tranche d’âge.

Selon Stéphane Cappelli, auteur de l’étude de l’OFS, «il est difficile de comparer avec les pays européens, car les systèmes diffèrent (par exemple il n’y a pas de HES en France) mais, en gros, ce taux atteint 35% en Allemagne et 50% en France. La Suisse se retrouve donc en queue du classement de l’OCDE».

Ce décalage s’explique entre autres par l’apprentissage ainsi que par «la très grande diversité de la formation professionnelle supérieure non-universitaire offerte en Suisse».

Depuis leur création, en 1997, les HES s’inscrivent dans des filières reconnues au niveau fédéral. En revanche, les cantons s’efforcent de leur côté d’y intégrer des domaines relatifs à leurs propres exigences en matière de formation.

De nouvelles HES se créent donc d’année en année, incluant par exemple la musique ou le travail social. Cela explique, par exemple, dans les chiffres publiés mardi, le bond de 18% enregistré par l’Université de la Suisse italienne, encore en phase d’expansion.

Les choix des étudiants reflètent plus ou moins le marché du travail et la conjoncture économique. Dans les HEU, l’augmentation du nombre d’étudiants a été enregistrée principalement en médecine dentaire (+8,7%) et vétérinaire (+5,2%) ainsi que dans les sciences sociales (+5,2%). Il a baissé notablement en pharmacie (-8,9%) et dans les sciences agraires (-7,3%).

Dans les filières fédérales des HES (construction, technique, chimie, agriculture, économie et arts appliqués), c’est l’économie qui est prise d’assaut avec un boom de 36% de l’ensemble des étudiants. Autrement dit, les effectifs ont doublé depuis 1997 et décuplé en dix ans! Même topo en informatique, où le nombre d’étudiants a triplé en quatre ans.

De même, les arts appliqués connaissent un succès croissant depuis la création des HES, en suivant une évolution analogue aux filières économiques, bien que le nombre d’étudiants y soit moins élevé: ils étaient 1200 en 2000 contre 614 en 1996 et 291 en 1990.

En revanche, on constate une stagnation certaine dans les HES techniques (anciennement ETS): le nombre de futurs ingénieurs s’élevait à 10 800 en 2000 contre 10 300 en 1996, avant la création des HES, et à 11 200 en 1990.

L’effectif des universités tend à se stabiliser depuis 1997-1998, alors que les HES, plus récentes, enregistrent une progression. Ce que Stéphane Cappelli explique par le comportement des femmes: «Elles ont tendance à poursuivre leurs études après la maturité mais pas forcément après l’apprentissage (qui précède généralement l’entrée en HES)». Voilà pourquoi elles constituent 42% de l’ensemble des étudiants, mais 46% en milieu universitaire et seulement 26% dans les HES.

En milieu universitaire, les femmes privilégient toujours les sciences humaines et sociales (63% de femmes) ainsi que la médecine et la pharmacie (55%). Dans le secteur technique, qu’elles ont traditionnellement tendance à délaisser, leur proportion a atteint pourtant 22%.

De même, dans les HES, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les domaines sociaux ainsi que dans les arts appliqués. En économie, elles représentent 28%, mais seulement 3,5% des étudiants qui suivent une filière technique.

Isabelle Eichenberger

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