Des perspectives suisses en 10 langues

Les réfugiés pourraient subir le test VIH

Les personnes les plus touchées par le sida viennent d'Afrique subsaharienne. Keystone

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) envisage d’introduire le test du sida dans les cinq centres d'accueil de réfugiés du pays.

Le test de dépistage de la maladie ne serait toutefois pas obligatoire. Le requérant d’asile aurait le droit de le refuser.

Le modèle envisagé prévoit de proposer systématiquement le test et de fournir des conseils sur la maladie, a déclaré dimanche à l’ats Roger Staub, responsable de la section Sida à l’OFSP, confirmant une information de la «NZZ am Sonntag».

Le point important n’est pas le test en soi, mais plutôt les conseils dans la langue du requérant, a souligné M. Staub. Si le dépistage est introduit, il s’agira avant tout de communiquer avec eux.

Ce test, dont l’OFSP décidera en février s’il l’introduit ou non, se ferait dans le cadre de la visite médicale de routine.

Cette idée fera l’objet de discussions avec l’Office fédéral des réfugiés. Les aspects financiers du projet devraient aussi être examinés.

Infections en hausse

Après avoir enregistré un recul, les cas de sida et d’infections sont en hausse depuis 2000.

Les tests déclarés positifs au VIH progressent depuis 2001 et montrent clairement l’inversion de tendance, selon les statistiques de l’OFSP publiées en décembre dernier.

De janvier à fin novembre 2003, 677 personnes ont été diagnostiquées séropositives en Suisse et 792 en 2002.

Les personnes les plus touchées sont des ressortissants de régions avec un taux élevé d’infections, à l’instar des pays d’Afrique subsaharienne.

Réactions contrastées

L’Aide suisse contre le sida a réagi avec scepticisme à l’annonce de cette nouvelle. L’organisation insiste pour que ce test se fasse sur une base volontaire et qu’il soit accompagné d’un programme d’informations personnalisé.

Pour sa part, le vice-président du Parti socialiste suisse, Mario Fehr, estime qu’il est essentiel que le résultat du test VIH n’ait aucune influence sur la demande d’asile.

Quant au député démocrate du centre (UDC/droite dure) Ulrich Schlüer, il soutient qu’il faut rejeter la demande de tout requérant d’asile séropositif et qu’il faut le renvoyer dans son pays d’origine.

Programme national

En novembre, le Conseil fédéral (gouvernement) avait donné son feu vert au «Programme national VIH et sida 2004-2008».

Son but: maintenir l’effort de prévention alors que le nombre de nouvelles infections est en hausse en Suisse. La Confédération investit chaque année 10 millions de francs, dont 8 millions pour la prévention, un des trois volets du programme.

Celui-ci mise aussi sur la thérapie et le conseil pour les personnes infectées par le virus ou atteintes par le sida. La troisième priorité va à la solidarité des personnes menacées d’infection, infectées ou malades.

Le taux de tests positifs est supérieur en Suisse par rapport aux autres pays d’Europe occidentale. Deux personnes sont infectées chaque jour par le virus VIH. Près de 20’000 séropositifs habitent dans le pays.

swissinfo et les agences

De janvier à fin novembre 2003, 677 personnes ont été diagnostiquées séropositives en Suisse et 792 en 2002.
Il y a près de 20’000 séropositifs en Suisse.
La Confédération investit chaque année 10 millions de francs dans le programme anti-sida, dont huit pour la prévention.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision