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Les sans-papiers ne baissent pas les bras

Les mouvements de soutien aux sans-papiers existent dans treize cantons. Keystone Archive

Les mouvements de soutien aux sans-papiers réclament toujours une régularisation collective. Le Conseil des Etats doit discuter jeudi de la question.

«Les sans-papiers. Rigueur et humanité». C’est sous ce titre que la radicale neuchâteloise Michèle Berger interpellait au mois de septembre le Conseil fédéral. La conseillère aux Etats s’étonne notamment de la lenteur des procédures d’asile et du nombre de cas en suspens (quelque 6000 procédures de recours encore ouvertes au 31 octobre 2001).

Mais Michèle Berger écrit également que dans ce domaine, «l’angélisme n’est pas de mise» et que «demander l’amnistie pour tous n’a pas de sens». Le grand débat sur la régularisation collective que demandent les défenseurs des sans-papiers n’aura donc à l’évidence pas lieu jeudi à la Chambre des cantons.

Maintien du statu quo

Lionel Roche, du mouvement de soutien des sans-papiers de Fribourg, ne se fait d’ailleurs pas trop d’illusions. «Les discussions politiques qui s’engagent reprennent le principe du cas par cas et du maintien du statu quo», constate-t-il.

«La régularisation collective est l’objectif vers lequel nous tendons, même si nous savons que nous ne l’atteindrons pas forcément. Mais en tous les cas, nous allons continuer à lutter avec les moyens qui sont les nôtres», avertit encore Lionel Roche.

Ces moyens, le public en a désormais pris l’habitude. Ce sont les occupations et les manifestations, dont la dernière a réuni entre 6000 et 10 000 personnes (selon les sources) le 24 novembre, sur la Place fédérale à Berne.

Pas sans-abri

Quant aux occupations, elles se poursuivent à La Chaux-de-Fonds, à Bâle, à Berne et à Fribourg. En tout, des mouvements de soutien existent dans treize cantons et il n’est pas exclu que d’autres occupations démarrent prochainement ici ou là.

«Le but de ces actions est avant tout d’organiser la lutte et de faire connaître notre cause», explique Lionel Roche. Car même si les lieux occupés peuvent parfois servir de refuge à des personnes qui n’ont plus de domicile, les sans-papiers ne sont pas des sans-abri.

A Fribourg, ils s’apprêtent à fêter le week-end prochain les six mois de leur action. Mais l’accord passé avec le Centre d’art contemporain Fri-Art vient à échéance à la fin de l’année. Après, il faudra aviser.

«Nous avons contacté de nombreuses paroisses. Souvent, les prêtres seraient d’accord, mais cela bloque au niveau du conseil», regrette Lionel Roche.

A cet égard, la situation des sans-papiers de La Chaux-de-Fonds – qui occupent une ancienne usine avec l’accord de la commune – ou de Berne, qui peuvent changer régulièrement de salle paroissiale, semble plus enviable.

Marc-André Miserez

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