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Les syndicats pour une formation continue obligatoire

Les syndicats estiment que le savoir-faire des travailleurs est le capital le plus important d'une entreprise. Keystone

La formation professionnelle continue en entreprise doit devenir obligatoire. Travail.Suisse afffirme que cela profiterait aussi bien aux travailleurs qu'à l'économie.

Le syndicat faîtier veut ancrer dans la loi le droit à trois jours de formation continue par année pour tous les employés. De son côté, le patronat n’est pas chaud pour une obligation légale.

Dans une économie moderne et compétitive, il est primordial que chacun complète et approfondisse ses connaissances tout au long de sa carrière, ont indiqué lundi devant la presse les responsables de Travail.Suisse.

Selon le syndicat, c’est seulement ainsi que les employés pourront assurer leur capacité concurrentielle sur le marché du travail à long terme.

«La carrière traditionnelle, de l’apprentissage à la retraite dans la même entreprise et dans le champ professionnel initial, n’existe plus», a déclaré Susanne Blank, responsable de la politique économique de Travail.Suisse.

«De nos jours, impossible de mener une vie professionnelle sans tournant ou fracture, sans changement de métier ou de branche.»

«Ces changements exigent des capacités d’adaptation et de la souplesse», poursuit Suzanne Blank. D’où l’importance de la formation professionnelle continue dans un monde du travail «qui change à toute vitesse.»

Bon pour l’entreprise

La formation professionnelle continue représente également une chance pour l’entreprise, estime Travail.Suisse. C’est un investissement qui accroît les chances de bénéficier d’un personnel productif, motivé et innovateur, écrit le syndicat.

«Les travailleurs et leur savoir-faire sont le capital le plus important d’une entreprise», selon le député Hugo Fasel, président de Travail.Suisse. Or «le progrès technologique fait des bonds et érode les compétences professionnelles de chacun», poursuit-il.

L’inscription dans la loi du caractère obligatoire de la formation continue est donc une «nécessité». Cela garantit «l’égalité des chances pour tous les travailleurs», selon Hugo Fasel. Mais aussi pour les entreprises.

Nombre d’entre elles ne souhaitent en effet pour l’instant pas dépenser trop d’argent en matière de formation continue et préfèrent «prendre le train en marche en bénéficiant des investissements des autres entreprises», estime Hugo Fasel.

Patronat réticent

Et le patronat? Economiesuisse n’a pas de position officielle face à cette revendication. Mais, selon son porte-parole Vincent Simon, «la formation relève de la responsabilité des entreprises et une obligation ne semble pas souhaitable.»

Même réaction à l’USAM, organisation faîtière des PME. «Les entreprises sont prêtes à encourager la formation en cas de besoin réel», a indiqué sa vice-directrice Christine Davatz sur les ondes de la radio alémanique.

A l’Union patronale suisse, son directeur Thomas Daum est plus nuancé: «C’est une chose qui doit figurer dans les conventions collectives de travail. Une inscription dans la loi serait trop générale et standardisée.»

Déjà dans la Constitution

Le principe d’une politique nationale en matière de formation continue est inscrit dans la Constitution fédérale depuis l’adoption, en mai 2006, des articles sur la formation.

Le Conseil fédéral doit encore décider de la meilleure façon de donner du contenu à ces articles: une nouvelle loi spécifique sur la formation continue ou une simple adaptation de la législation existante.

«Le gouvernement discutera de la question cette année encore», a indiqué Evelyn Kobelt, porte-parole du Département fédéral de l’économie.

swissinfo et les agences

La Confédération doit promouvoir une politique cohérente de la formation.

L’automne prochain, le Conseil fédéral devrait confier à l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) la tâche d’élaborer une loi.

Les nouveaux articles sur la formation acceptés en votation fédérale à près de 85% en mai 2006 demandent à la Confédération et aux cantons de coordonner leur action et de coopérer dans le domaine de la formation, de l’école primaire à l’université.

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