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Les universités suisses ont besoin d’autonomie

Pas assez compétitives, les hautes écoles suisses? ETHZ

Le système universitaire suisse est trop compliqué. Pour être compétitives, les hautes écoles ont besoin de plus d'autonomie, affirme une étude patronale.

Publiée mardi par economiesuisse, la Fédération des entreprises suisses, cette étude compare les universités helvétiques avec cinq universités internationales de pointe.

«Les universités jouent un rôle central dans la société du savoir actuelle. Et l’augmentation de la productivité dépend de plus en plus de l’acquisition de nouvelles connaissances», estime Rudolf Walser, économiste en chef d’economiesuisse

Mardi à Zurich, la Fédération des entreprises suisse présentait à la presse l’étude réalisée par sa commission de la formation et la recherche sur cinq universités de pointe aux Etats-Unis, en Angleterre, aux Pays-Bas, au Japon et en Chine.

Autonomie et direction forte

Les auteurs ont constaté que le système optimal n’existe pas et qu’aucun des modèles étudiés ne peut être appliqué tel quel à la Suisse. Ils ont toutefois relevé un certain nombre de facteurs qui contribuent au succès d’une haute école.

Les universités examinées jouissent toutes d’une grande autonomie autant financière qu’en matière de planification. Et les organes directeurs collégiaux y ont été remplacés par des directions fortes.

L’accent est aussi mis sur la multiplication des coopérations internationales et la collaboration avec l’industrie. La sélection des étudiants admis est généralement très rigoureuse.

Compliqué et inefficace

En comparaison, le système universitaire suisse – victime du fédéralisme – paraît aux auteurs de l’étude trop compliqué et inefficace.

Le président de la commission de la formation et la recherche d’economiesuisse Andreas Steiner demande que la Confédération s’engage davantage et qu’elle augmente le budget pour la formation et la recherche de 4,1% à 6,8% pour la période législative 2008-2011.

Andreas Steiner propose également que les contributions de Berne et des cantons soient versées dans un pot commun, dont l’argent serait ensuite redistribué à toutes les universités.

Actuellement, les universités sont financées par les cantons et seules les deux écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich sont directement soutenues par la Confédération.

Par ailleurs, les universités devraient être libres d’augmenter les taxes d’étude sans que l’Etat réduise son financement, ajoute Andreas Steiner. Les étudiants qualifiés qui ne seraient pas en mesure de payer leurs études bénéficieraient de prêts ou de bourses.

Message politique

Avec son étude, economiesuisse entend envoyer un message aux députés qui planchent actuellement sur la révision de la loi sur les hautes écoles.

Selon le calendrier prévu, la nouvelle loi devrait entrer en vigueur en 2008. La tendance va vers une simplification des structures et une coopération accrue entre les cantons et la Confédération.

Lors de la consultation, la majorité des cantons ont reconnu la nécessité de légiférer en la matière, précise le député radical (droite) Johannes Randegger.

L’avenir dira s’ils seront également disposés à déléguer une partie de leurs compétences à la Confération afin de simplifier les structures de décision du système universitaire suisse.

Les étudiants parlent d’«élitisme»

Dans un communiqué publié mardi, l’Union des étudiants et étudiantes de Suisse critique les «exigences élitaires» d’economiesuisse qui, de fait, «dévalorise la maturité».

Les étudiants n’apprécient guère non plus la proposition visant à faciliter l’augmentation des taxes d’étude ainsi que la suppression des organes directeurs collégiaux.

swissinfo et les agences

– L’étude d’economiesuisse porte sur cinq hautes écoles internationales, soit l’université de Californie (Etats-Unis), Oxford (Angleterre), Utrecht (Pays-Bas), Tokyo (Japon) et Tsinghua (Chine).

– Dans les cinq cas examinés, les contributions de l’Etat au budget des universités varient de 33% en Californie à 70% à Utrecht.

– Le but de ses auteurs: émettre des recommandations pour améliorer le système universitaire suisse.

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