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Manger trop vite est mauvais pour la ligne

Les Suisses aimeraient manger plus sainement, mais ils n'en ont pas le temps. Keystone

Les Suisses prennent de moins en moins de temps pour manger, mais ils sont toujours plus nombreux à être convaincus qu'une alimentation saine est importante.

Selon une étude de l’Université de Saint-Gall, cette situation a de nombreuses conséquences sur le plan social. L’industrie alimentaire devrait se préoccuper davantage de ce problème.

«Nous sommes face à un dilemme», a constaté mercredi Thomas Rudolph, co-auteur de l’étude «Food Consumption 2007».

«D’un côté, une grande partie des Suisses estiment que l’alimentation est un thème important, et de l’autre, de moins de moins de personnes sont satisfaites de leur alimentation», a résumé ce professeur à l’Institut de marketing de l’Université de St-Gall.

Alors que les Suises ont tendance à considérer avec toujours plus de précaution ce qu’ils mangent, l’indice qui mesure leur satisfaction alimentaire a reculé de 73 à 69% par rapport à la dernière étude de l’institut saint-gallois datant de 2005.

Rôle de l’industrie

«Lorsqu’il est question des habitudes alimentaires, il existe un fossé entre la manière dont les gens aimeraient se nourrir et la façon dont ils se nourrissent effectivement. Ils nous disent qu’ils souhaiteraient vraiment manger mieux, mais ils n’arrivent pas à atteindre ce but», a précisé à swissinfo Alexandra Glas, l’autre responsable de l’étude.

Pour Thomas Rudolph, l’industrie alimentaire devrait se préoccuper sérieusement de ce problème. «Les plats à l’emporter pourraient être la solution à l’avenir, mais ces produits ne sont pas très appréciés par les consommateurs», souligne les deux chercheurs.

Reste que, selon l’étude, l’amélioration des habitudes alimentaires au niveau de la société est possible seulement si toutes les parties concernées font des efforts en matière de routine alimentaire.

«L’industrie alimentaire, les restaurants, les employeurs, les écoles et les parents doivent tous travailler de concert pour améliorer les habitudes alimentaires», souligne à ce propos Alexandra Glas.

Coût social de l’obésité

Car les changements dans le domaine de l’alimentation ont des conséquences. L’obésité notamment, qui engendre d’importants problèmes de santé et génère une augmentation des coûts dans ce domaine.

«Si l’on veut réduire le problème de la surcharge pondérale, les régimes et les conseils diététiques ne suffisent pas, insiste Thomas Rudolph. Seule une intervention coordonnée des parents, enseignants, spécialistes de l’alimentation et grandes surfaces permettrait de s’attaquer à l’obésité», celle notamment des enfants.

Manger plus lentement

Sur le millier de personnes interrogées, plus de 70% ont répondu que l’alimentation était importante ou très importante à leurs yeux. Selon le sondage réalisé dans le cadre de l’étude, 55% des Suisses suivent actuellement un régime.

Les chercheurs se sont également intéressés aux solutions que les Suisses estiment nécessaire de mettre en œuvre pour améliorer leur comportement alimentaire.

Pour 36% des personnes interrogées, l’autodiscipline est la solution. Par ailleurs, 27% estiment qu’il faut prendre plus de temps pour manger et 21% qu’il faut consacrer plus d’argent à l’alimentation.

swissinfo et les agences

Dans le cadre de l’étude «Food Consumption 2007 – Comportements et consommation alimentaires en Suisse», 1074 personnes ont été interrogées en Suisse alémanique et en Suisse romande.

C’est la troisième fois qu’une telle étude est réalisée après 2003 et 2005.

En 2005, le cinquième rapport sur la nutrition en Suisse, indiquait que 37% de la population helvétique était en situation de surcharge pondérale.

Un enfant sur cinq souffre aujourd’hui de surpoids en Suisse.

Les maladies et les problèmes de santé publique liés au surpoids coûtent près de 2,7 milliards de francs par an à la Confédération.

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