Des perspectives suisses en 10 langues

Moisson de signatures pour des aliments sans OGM

Jeudi à Berne, les initiants ont déposé plus de 120'000 signatures. Keystone

Le parlement a refusé un moratoire de cinq ans sur l'utilisation d’OGM dans l'agriculture. Mais c’est le peuple qui tranchera.

Lancée par des associations de paysans, de consommateurs et de défense de l’environnement, l’initiative «Stop OGM» a rapidement abouti.

En sept mois seulement, l’initiative a recueilli plus de 120’000 signatures. Et le gros de ces paraphes provient des cantons de Zurich, Bâle et Berne.

Le peu de temps qu’il a fallu aux initiants pour pouvoir gagner leur pari «montre à l’évidence que le contenu de l’initiative correspond à un besoin réel et qu’elle a trouvé un large écho favorable auprès de la population», estime la députée écologiste bâloise Maria Graf.

Soutien multiforme

Le texte demande de renoncer pendant une période de cinq ans au génie génétique dans l’agriculture. Plantes, parties de plantes ou semences OGM ne pourraient pas être plantées ou importées dans un but commercial.

Une vingtaine d’organisations, dont toutes les associations paysannes et un large spectre d’organisations de consommateurs, de protection des animaux et de l’environnement, ainsi que les milieux d’aide au développement, soutiennent l’initiative.

Oui pour la recherche

D’après leurs estimations, 70% à 80% des consommateurs refuseraient des produits génétiquement modifiés dans l’agriculture et dans l’alimentation.

Pour se ménager la bienveillance des milieux scientifiques, les initiants ont pris soin de ne pas les inclure dans leur projet. Selon les termes du moratoire, la recherche restera possible dans le cadre de prescriptions strictes.

Si l’initiative est acceptée, les consommateurs seront assurés de ne pas trouver d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans leur assiette jusqu’en 2010. «C’est une mesure de précaution indispensable», précise le député écologiste neuchâtelois Fernand Cuche, président du syndicat paysan Uniterre.

Loin de baisser les bras, l’association faîtière des milieux économiques est bien décidée à combattre cette initiative qu’elle qualifie de «nuisible pour la place économique suisse».

economie suisse voit déjà des sanctions

En décrétant une interdiction d’importer des semences génétiquement modifiées, la Suisse s’expose à des sanctions commerciales, voire à une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), redoute l’association faîtière du patronat, economiesuisse.

La confédération se mettrait en outre à dos l’Union européenne (UE) qui s’apprête à lever le moratoire existant dans le droit communautaire.

swissinfo et les agences

L’initiative Stop OGM a recueilli 121’322 signatures en cinq mois.
Elle demande un moratoire de 5 ans sur l’utilisation d’OGM dans l’agriculture.
Leur utilisation dans un cadre scientifique demeure possible.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision