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Pas de moratoire sur les OGM

Une agriculture avec ou sans OGM ? Les Suisses sont divisés. Keystone

Comme les sénateurs, les députés ont renoncé à un moratoire sur les Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'agriculture.

Le Parlement avait déjà abandonné l’idée dans le cadre de la loi sur le génie génétique non humain. Mais c’est le peuple qui aura le dernier mot.

Jeudi, à une courte majorité, la Chambre du peuple s’est ralliée à la Chambre des cantons du parlement fédéral.

En effet, la semaine passée, les sénateurs avaient renoncé à une «pause de réflexion» de cinq ans dans la réforme de la politique agricole.

La gauche, les Verts et une minorité de droite emmenée par le président de l’Union suisse des paysans Hansjörg Walter n’ont pas réussi à convaincre la Chambre du peuple.

Le risque que la recherche soit pénalisée par un moratoire sur les OGM, avec à la clé une perte de compétences et d’emplois, a pesé lourd dans la décision des deux chambres.

Un débat plus large

Il y a trois mois, rappelle le démocrate chrétien Melchior Ehrler au nom de la commission, le Parlement a déjà dit non à un moratoire dans la loi sur le génie génétique non humain.

Pour lui, il serait donc faux de le réintroduire «par la petite porte».

D’autant que la récolte des signatures en faveur de l’initiative «pour des aliments produits sans manipulations génétiques» est en passe d’aboutir.

Dans ces conditions, plaide le député radical Charles Favre, il n’est «pas judicieux» de traiter ce problème dans une loi spécifique telle que celle sur l’agriculture.

Selon lui, la question des OGM nécessite un plus «large débat». Qui pourra se faire dans le cadre de la campagne sur l’initiative populaire.

Les OGM font peur

Lancée en février par des écologistes, des consommateurs, des paysans et des organisations d’aide au développement, l’initiative demande précisément un moratoire de cinq ans sur l’utilisation du génie génétique en agriculture.

Dans l’esprit des initiants, il s’agit de se donner un temps de réflexion qui serait propice notamment à l’exploration de solutions alternatives aux OGM.

Le moratoire ne concernerait que les plantations à but commercial. La recherche pourrait continuer mais dans des conditions strictes.

Aujourd’hui, les initiants affirment avoir déjà récolté près de 115 000 signatures (alors que 100 000 suffisent pour que l’objet soit soumis au vote populaire).

Un vrai succès. Qui reflète assez bien la crainte que suscitent les OGM en Suisse.

swissinfo et les agences

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