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Nestlé prend soin de son personnel mal en point

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L'état de santé du personnel de Nestlé est préoccupant, selon un rapport universitaire, commandé par l'entreprise elle-même. Consommation de médicaments, alcool, tabac, stress, harcèlement. Tout a été analysé. Face aux conclusions de l'étude, la multinationale a pris des mesures. Une approche originale.

Mandaté par Nestlé, l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Lausanne a mené son enquête au siège de l’entreprise, à Vevey. Soixante-trois pour cent des collaborateurs ont été entendus. Ce qui représente un taux élevé par rapport aux sondages habituels.

Globalement, l’état de santé des employés de Nestlé est comparable à celui de la population suisse. Plutôt bon. Mais, sur des points plus précis, le diagnostic est inquiétant. Le directeur de l’institut, Fred Paccaud, confirme l’information parue vendredi dans Le Temps.

Par exemple, la consommation de médicaments – antidouleurs, somnifères, tranquillisants – est plus élevée que dans la population suisse en général. Neuf pour cent des personnes interrogées prennent des somnifères contre 3% des Suisses.

«Mais il faut préciser que le personnel de Nestlé voyage beaucoup, ajoute Luc Robyn, médecin-conseil pour l’entreprise. Il n’est donc pas surprenant que ces personnes-là consomment plus de somnifères.»

Même s’ils sont difficiles à évaluer, les troubles liés directement au travail, le stress ou le mobbing, sont également importants. Deux tiers des collaborateurs estiment être exposés à une surcharge de travail. Et 10% du personnel se sent victime de harcèlement psychologique.

Cela dit, il faut relativiser ces chiffres. Pour les analyser objectivement, il faudrait des points de comparaison avec d’autres entreprises. Et elles sont rares à se prêter à ce genre d’enquête. Par contre, les conclusions de l’étude ont une valeur à l’interne, pour la société elle-même. Et c’était évidemment le but.

A la suite de cette enquête, Nestlé a donc pris des mesures. Pour le harcèlement, une société extérieure a été mandatée. «Son indépendance et la garantie d’anonymat peuvent rassurer les employés et les encourager à parler», commente Luc Robyn.

Concernant les questions de santé physique, un système de conseils nutritionnels a été mis sur pied. Les personnes qui souhaitent arrêter de fumer bénéficient d’un soutien médical. Enfin, forme de prévention aussi, le personnel peut consulter le rapport sur l’Intranet de l’entreprise.

Alexandra Richard

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