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Nouvelle arrestation dans le football genevois

Olivier Maus (à gauche), avec Marc Roger, quand Servette jouait encore dans la cour des grands. TSR

Après Marc Roger, Olivier Maus, autre dirigeant du Servette FC en faillite, a lui aussi été interpellé et arrêté à Genève, par la brigade financière.

Il est prévenu de gestion déloyale en sa qualité d’administrateur du club de football en 2004.

A la suite de l’arrestation de Marc Roger, ex-patron du club genevois, Olivier Maus avait été convoqué pour une audition dans les locaux de la police. Il a ensuite été placé à la disposition du juge d’instruction Marc Tappolet, en charge du dossier. Ce dernier l’a entendu dans le courant de la journée de jeudi.

Quatre inspecteurs de police travaillent à plein temps sur ce dossier, qui «comporte de nombreuses ramifications», précise le communiqué de la police genevoise. Les enquêteurs examinent en particulier les documents comptables saisis mardi lors des nombreuses perquisitions effectuées à Genève.

Naïveté

Héritier de l’une des plus grosses fortunes de Suisse (la famille Maus possède notamment les magasins Manor et Jumbo), Olivier Maus subit donc à son tour les foudres de la justice.

Membre éminent du Servette FC depuis trente ans, il a occupé à plusieurs reprises la charge de vice-président. Il était, tout récemment encore, le seul administrateur aux côtés de Marc Roger.

Alors que l’enrichissement personnel pourrait bien être retenu contre le Français, nul doute que dans cette affaire, le milliardaire genevois a surtout pêché par naïveté, pour ne pas dire plus.

A la vérité, il n’a jamais été véritablement pris au sérieux au sein du club. En 1975, le président Roger Cohannier l’avait propulsé au comité afin surtout de remercier Madame Maus mère pour ses largesses. Après sa mort, son fils Olivier continua à apporter un soutien financier à géométrie variable.

Lorsque le promoteur immobilier Carlo Lavizzari accédait à la présidence en octobre 1980, Olivier Maus s’effaçait de l’avant- scène, tout en restant un membre bienfaiteur. Il revenait en force en 1990. Au grand banquet du centenaire du club, en l’absence du président Richard Ambrosetti, c’est lui qui officiellement saluait les autorités locales.

A nouveau relégué au second plan lors du règne de Paul-Annick Weiller entre 1992 et 1997, il bénéficiait de toute la considération des gens de Canal +. Olivier Maus s’engageait personnellement dans le financement du Centre de formation.

Le plus chaud partisan de Marc Roger

En septembre 2001, lorsque Michel Coencas succédait à Christian Hervé de Canal + à la présidence, Olivier Maus était vice-président. A la démission de Coencas en avril 2002, Olivier Maus demeurait l’un des quatre membres du comité restreint de gestion. C’est alors que Pierre Aeschlimann était nommé directeur du club. Mais le pouvoir réel se trouvait entre les mains de Maus.

Il provoquait le limogeage de Lucien Favre et endossait la responsabilité d’une campagne de transferts pour le moins fort critiquable. A l’automne 2002, il donnait sa démission après le refus de ses collègues de céder le club à Marc Roger.

Revenu dans les bagages du Français au printemps 2004, il démissionnait de son poste d’administrateur le 24 novembre de la même année. Mais le 12 décembre, lors du dernier match de Servette FC en Super League au stade de la Praille contre le FC Saint-Gall, l’héritier du groupe Manor semblait encore solidaire de Marc Roger. Sa présence était très remarquée à la salle de presse.

swissinfo et les agences

– Après la faillite, Servette a dû quitter la Super League.

– Le club n’avait jamais connu la relégation.

– En 115 ans d’histoire, il a remporté 17 titres de champion de Suisse et 7 victoires en Coupe.

– Il a participé 7 fois à la Coupe d’Europe des clubs champions.

– Il compte 14 participations à la Coupe de l’UEFA et 6 participations à la défunte Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe.

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