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Ouverture du procès de Michel Tabachnik

Michel Tabachnik à son arrivée au Tribunal correctionnel de Grenoble. Keystone

Le procès de la secte de l'Ordre du Temple Solaire s'est ouvert mardi à Grenoble. Seul prévenu, le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, accusé de «participation à une association de malfaiteurs», est présent. Le procès doit durer deux semaines.

Les familles des 74 adeptes de la secte de l’Ordre du Temple Solaire (OTS), morts dans des «suicides collectifs» entre 1994 et 1997 en France, en Suisse et au Canada, ont fait opposition mardi. Certains ont mis en cause l’opportunité de ce procès et demandé un supplément d’enquête. Mais l’audience a été maintenue.

Le seul prévenu, le chef d’orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, s’est finalement présenté à l’audience après avoir laissé entendre ces dernières semaines qu’il resterait en Suisse, où il réside. «Je suis venu devant mes juges car je n’ai strictement rien à me reprocher», a-t-il dit aux journalistes.

Michel Tabachnik est soupçonné d’avoir été le n°3 de l’Ordre du Temple solaire et d’avoir inspiré par des discours en juillet et septembre 1994 les «suicides collectifs» des adeptes. Il risque dix ans de prison. S’il reconnaît avoir été membre de l’OTS, Michel Tabachnik nie le rôle que l’accusation lui prête.

«Ce procès est un prétexte que prend la justice pour montrer qu’elle lutte contre les sectes. Michel Tabachnik est poursuivi pour un délit d’opinion», a dit l’avocat du chef d’orchestre, Francis Szpiner.

Le dossier de Grenoble concerne en particulier la mort, en décembre 1995, de seize adeptes de l’OTS – dont trois enfants – drogués puis tués par balles dans une forêt du massif du Vercors, à Saint-Pierre-de-Chérennes. Les deux tireurs se seraient donnés la mort après avoir brûlé et disposé les corps en cercle.

«Il ne s’agit pas d’un suicide collectif, ni d’un crime en vase clos, mais d’un crime avec intervenant extérieur», a plaidé Me Alain Leclerc, avocat d’un plaignant qui a perdu sa femme et son fils dans le drame de Saint-Pierre-de-Chérennes.

Le procès doit durer deux semaines. Les premiers témoins devraient être entendus mercredi.

Le tribunal examinera, outre le drame du Vercors, quatre massacres similaires survenus le 30 septembre 1994 à Morin Heights (Canada, cinq morts), le 4 octobre 1994 à Cheiry (23 morts), le 5 octobre 1994 à Salvan (25 morts) et le 22 mars 1997 à Saint-Casimir, au Canada (cinq morts).

Plusieurs dizaines de parents des 74 victimes se sont rendues au procès qui sera sans doute le seul de l’affaire, puisque les justices suisse et canadienne ont rendu des non-lieux. L’audience de Grenoble se tient dans un ancien musée, spécialement aménagé pour l’occasion.

swissinfo avec les agences

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