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Phonak veut sa revanche au Tour de Suisse

Alex Zülle (au centre) et les autres ont la dent. Keystone

L’équipe suisse sera à forte coloration helvétique. Mais pour se racheter, elle doit compter avec des adversaires de taille.

Les champions de Phonak auront affaire à Vinokourov, le dernier vainqueur du Tour de Suisse, Ullrich, Baldato, Casagrande, Garzelli, Tonkov. Mais aussi aux Suisses Zampieri et Jeker

Pour la première fois de son histoire, le Tour de Suisse va se décliner en neuf étapes. Samedi 12 juin, il s’élancera de Sursee, en pays lucernois, pour se terminer dimanche 20 juin à Lugano par un contre-la-montre. Les organisateurs ont ainsi satisfait les nouvelles exigences de l’Union cycliste internationale (UCI).

Toutefois, ils ont négocié et obtenu que leur épreuve se déroule sur deux week-ends complets, soit celui du départ et celui de l’arrivée. Reste que le Tour de Suisse souffre d’une forte concurrence: le Dauphiné Libéré et le Tour de Catalogne se déroulent aux mêmes dates.

Un plateau relevé

Tony Rominger, directeur général de l’épreuve, annonce néanmoins un plateau relevé, avec le Kazakh Vino Vinokurov, dernier vainqueur. Pas moins de sept des dix derniers vainqueurs seront au départ.

Parmi les absents, l’Américain Lance Armstrong (vainqueur en 2001), engagé au Libéré Dauphiné. Où il retrouvera son compatriote Tyler Hamilton. Côté Suisse, seront également absents Laurent Dufaux (Dauphiné) et Swen Montgoméry (blessé).

Dès lors Phonak – la seule équipe suisse de première division – alignera une formation à forte consonance helvétique. Reste à savoir si Alex Zülle et Oscar Camenzind, vainqueurs, respectivement en 2002 et 2000, offriront au PDG Hans Rihs sa première victoire finale.

Des atouts à faire valoir

Avec le Valaisan Alexandre Moos – il devrait bénéficier d’une certaine liberté – Niki Aebersold, Martin Elmiger, Daniel Schnider, l’Espagnol Santiago Perez Fernandez et le Slovène Tadej Valjavec (9e du Giro), Phonak ne manquera pas d’atouts pour jouer les premiers rôles.

La question reste: dans l’équipe Phonak, y a-t-il un vainqueur potentiel? «C’est difficile à dire», note Tony Rominger. «Je ne connais pas l’état de forme d’Alex Zülle. Au Tour de Romandie, j’attendais une meilleure performance de sa part (il a abandonné, Ndrl). Cette année, comme la saison passée, Alex affiche des limites. Il peut certes encore gagner des étapes. Mais le classement général, j’en suis moins sûr.»

La route des coureurs d’Alvaro Pino ne manquera pas d’écueils. A commencer par l’équipe allemande T-Mobil, avec Vinokourov et Jan Ullrich.

«Je ne pense pas qu’Ullrich jouera la victoire finale», souligne Tony Rominger. «Jan sera là pour affiner sa forme en vue du Tour de France. Il devrait favoriser les desseins de Vinokourov d’inscrire une deuxième fois son nom au palmarès».

Service rendu au Giro

Avec Stefano Garzelli (6e du Giro) et Pavel Tonkov – deux anciens vainqueurs, respectivement en 1996 et 1995 – la formation italienne Vini Caldirola ne manque pas d’atouts. Et le Neuchâtelois Steve Zampieri devrait bénéficier dans cette équipe d’une certaine liberté pour «service rendus au Giro».

Reste quelques points d’interrogation: dans quel état d’esprit les Francesco Casagrande, Waldimir Belli, Gianluca Bortolami (tous Lampre), Georg Totshning (Gerosteiner), Bobby Julich (Team CSC) et autre Baldato, Taffi (Alessio) prendront le départ? «J’espère qu’un coureur comme Botero saura se mettre évidence», assure Tony Rominger.

«Les organisateurs tracent le parcours et engagent les coureurs. Mais, ce sont ces derniers qui font la course», rappelle l’ancien coureur.

«Ce ne sont pas forcément les stars qui assurent le spectacle. On l’a vu au Tour de Romandie. Des coureurs comme Fabian Jeker et Alexandre Moos (2e et 6e du classement général et vainqueur d’étapes) se sont mis en évidence».

swissinfo, Pierre-Henri Bonvin

Lors de ce Tour, le peloton sera fort de 18 équipes de 8 coureurs, dont 20 Suisses.

Alex Zülle (2002), Oscar Camenzind (2000) et Pascal Richard (1994) sont les derniers vainqueurs suisses du Tour.

Sur un budget de 5,5 millions, 255’483 francs constituent la planche des prix.

Le vainqueur du classement général empochera 16’000 francs.

A chaque étape, les 25 premiers classés toucheront un prix en espèces.

– Les étapes du Tour de Suisse: samedi 12 juin: Sursee – Beromüster (176,3 km); dimanche 13 juin: Dürrnroth – Rheinfelden (169,9 km); lundi 14 juin: Rheinfelden – Vallorbe (185 km); mardi 15 juin: Le Sentier/Vallée-de-Joux – Batterkinden (211,6 km); mercredi 16 juin: Bätterkinden – Adelboden (161,7 km); jeudi 17 juin: Frutigen – Linthal (185,4 km); vendredi 18 juin: Linthal – Malbun/Liechtenstein (133,7 km); samedi 19 juin: Buchs – Bellinzone (191,3 km); dimanche 20 juin: Lugano – Lugano (25,6 km).

– Caractéristiques du parcours 2004: trois étapes dites plates, trois étapes de moyenne difficulté, deux étapes de montagne et un contre-la-montre. La dénivellation totale s’élève à 18384 mètres. La 6e étape Frutingen – Linthal sera la plus difficile avec ses 3830 mètres de dénivellation. Sur 185,4 kilomètres, le peloton franchira les cols du Susten (2224 m) et du Klausen.

– Sept des dix vainqueurs de la dernière décennie seront au départ: Pavel Tonkov (URSS/ 1993), Peter Luttenberger (Aut/1996), Stefano Garzelli (It/1998), Francesco Casagrande (It/1999), Oscar Camenzind (Sui/2000), Alex Zülle (Sui/2002), Alexander Vinokourov (Kaz/2003). Manquent: Lance Armstrong (EU/2001), Christophe Agnolutto (Fr/1997) et Pascal Richard (Sui/1994 – arrêt de la compétition).

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