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Pneumonie atypique, la Suisse reste vigilante

A l'exemple du Canada (Toronto), la Suisse peut aussi être touchée par la maladie. Keystone Archive

Le directeur de l'Office fédéral de la santé publique désire des moyens supplémentaires pour lutter contre le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Dans le même temps, les aéroports de Zurich et Genève confirment leurs mesures de contrôle.

La multiplication des annonces de décès et de nouveaux cas d’infections dus à la pneumonie atypique à travers le monde fait peur au directeur de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Dans une interview accordée à la «SonntagsZeitung», Thomas Zeltner s’est en effet dit très inquiet de l’évolution de la maladie. «A ce jour, tous les pires scénarios se sont réalisés», a-t-il déclaré.

Pour lui, cette dernière représente une menace pour la Suisse et son implantation dans le pays anéantirait les secteurs de l’économie et du tourisme. Raison pour laquelle il va demander cette semaine au conseiller fédéral Pascal Couchepin de nouveaux moyens pour barrer la route au SRAS.

Selon Thomas Zeltner, la situation est comparable à celle de la crise de la «vache folle» et devrait rester un grand problème de santé durant des mois si ce n’est des années.

Elle représente actuellement une énorme charge de travail pour ses services. Une dizaine de ses collaborateurs s’occupent à plein temps du SRAS depuis le mois de mars dernier et quelque 150 000 francs sont consacrés chaque mois à couvrir ses coûts.

Le signal de Samuel Schmid

Par ailleurs, le directeur de l’OFSP n’a pas ménagé ses critiques sur la visite à Pékin du ministre de la défense Samuel Schmid. Certes, le voyage a eu lieu avant les mises en garde plus sévères de l’OFSP et les risques de contacts étroits avec la population étaient exclus.

Mais, sur plusieurs images télévisées, on peut voir Samuel Schmid se promener sans porter le moindre masque de protection dans des hôpitaux mis en quarantaine.

De son côté, le ministre de la défense met en garde contre une dramatisation excessive de la situation. Il ne veut pas que les médias peignent le diable sur la muraille et explique que s’il devait retourner en Chine, il s’y rendrait sans problème.

Les aéroports ne changent pas leur ligne de conduite

A noter qu’à ce jour, les aéroports de Zurich et de Genève n’ont pris aucune nouvelle mesure de sécurité même si diverses options plus contraignantes sont envisageables. Pour l’instant, l’accent est toujours mis sur une information active des passagers.

«Rien ne justifie à l’heure actuelle la mise en place d’autres mesures que celles qui nous avons prises dès le 16 mars», confirme Marc Niquille, médecin conseil de l’aéroport de Genève.

Avant de conclure: «il est clair que si le niveau d’alerte augmente ou que des choses changent dans les aspects épidémiologiques du virus, nous aurons des attitudes plus restrictives. Mais pour cela, il nous faudra l’aval de l’OFSP.»

Enfin, au centre de la crise, et après la réunion des ministres de la santé des pays membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (ASEAN), la Chine a pris des mesures drastiques en fermant notamment plusieurs établissements publics à Pékin.

swissinfo avec les agence

– En Suisse, 24 cas de SRAS ont été annoncés aux autorités, 1 seul a été déclaré probable, quatorze se sont révélés infondés et 8 font encore l’objet d’analyses en laboratoire.

– Plus de 130 personnes sont désormais décédées du syndrome respiratoire aigu sévère en Chine et à Hong Kong.

– Vingt personnes sont mortes à Toronto au Canada alors que la maladie a fait une première victime à Taiwan.

– La directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Gro Harlem Brundtland, a estimé qu’il était encore possible de maîtriser l’épidémie de pneumonie atypique pour l’empêcher de devenir une pandémie.

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