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L’armée envisage l’achat de matériel israélien

L'armée suisse pourrait se doter d'appareils de télécommunication israéliens. Keystone Archive

Le département helvétique de la défense confirme qu'il réfléchit à l’achat de matériel de télécommunication israélien. Montant en jeu: 150 millions de francs.

Cet achat éventuel, inclus dans le programme d’armement 2005, serait une première depuis 2002.

Il ne s’agit ni de missiles ni de canons. Mais l’éventualité pourrait faire du bruit en Suisse dans le contexte sensible qui prévaut actuellement au Proche-Orient.

Suite à une information parue samedi dans le quotidien alémanique Tages-Anzeiger, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) confirme envisager l’achat d’équipement de télécommunication israélien.

«Le matériel en provenance d’Israël est une option parmi d’autres pour le programme d’armement 2005», indique Martin Bühler, porte-parole du DDPS.

Critères politiques aussi

Cela dit, aucune décision n’a encore été prise. Les discussions sont actuellement en cours. Et des critères techniques, financiers et politiques entrent en ligne de compte, souligne le porte-parole.

Techniquement, l’achat et l’entier du Programme d’armement 2005 sera soumis par le chef du département – le conseiller fédéral Samuel Schmid – à l’ensemble du Conseil fédéral (gouvernement).

Cette éventualité pourrait se concrétiser avant les vacances d’été. La décision finale reviendra ensuite aux deux chambres du Parlement fédéral.

Le contexte est délicat. Depuis avril 2002 en effet, la coopération militaire est réduite entre la Suisse et Israël, suite à la réoccupation des villes palestiniennes par l’armée de l’Etat hébreu.

Depuis cette date, les commandes d’armement israélien sont examinées au cas par cas par le DDPS. Une procédure qu’Israël juge disqualifiante pour ses entreprises d’armement.

Un point de désaccord

Lors des rencontres bilatérales entre les représentants des deux pays, le sujet est régulièrement mis sur la table par les Israéliens. Au début du mois encore, lors de la visite dans la région de Micheline Calmy-Rey, la ministre helvétique des affaires étrangères.

A cette occasion, la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait souligné que la décision du Conseil fédéral de 2002 était «toujours en vigueur».

Suite à ce voyage, l’ambassadeur d’Israël en Suisse Aviv Shir-on avait déclaré dans un journal alémanique que la Suisse est le seul Etat à avoir réduit ses relations en matière de défense et de sécurité avec son pays.

Plus tôt, en mars 2004, le Conseil national (chambre basse du Parlement) avait rejeté un postulat demandant que Berne renonce à tout achat de biens militaires en provenance d’Israël. Le texte réclamait aussi l’arrêt de la coopération technique et militaire avec l’Etat hébreu.

Samuel Schmid s’était opposé à une interdiction a priori, approche qu’aucun autre pays européen n’adopte sur ce dossier.

swissinfo et les agences

En 2004, la Suisse n’a pas exporté d’équipement militaire vers Israël, selon les données du gouvernement.
Le Parlement débat encore actuellement du programme d’armement 2004, qui “pèse” 647 millions de francs.
Chambre haute (Conseil des Etats) et chambre basse (Conseil national) ne sont en effet pas parvenues à s’entendre sur l’achat de deux avions, pour une enveloppe de 109 millions de francs.

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