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Procès en Suisse d’un agent du Mossad : inquiétude israélienne

La justice suisse s'apprête à juger un agent israélien surpris l'an dernier en pleine activité illégale à Berne. Israël est déterminé à éviter la comparution de l'agent «Y», craignant pour sa sécurité si l'homme est reconnu.

La justice suisse s’apprête à juger un agent israélien surpris l’an dernier en pleine activité illégale à Berne. Le Mossad et le ministère israélien de la justice sont déterminés à éviter la comparution de l’agent «Y», craignant pour sa sécurité si l’homme est reconnu. Si les autorités israëliennes n’obtiennent pas gain de cause, elles insisteront alors pour que le procès ait lieu à huis clos et que l’anonymat de l’agent soit respecté.

Des lumières rouges se sont sans doute allumées dans les bureaux du Mossad, quand le Ministère public de la Confédération a transmis au Tribunal fédéral l’acte d’accusation contre l’agent israélien, surpris le 19 février en train de poser du matériel d’écoute téléphonique et d’enregistrement dans un immeuble à Berne (photo). Dans cet immeuble résidait un libanais, soupçonné par le Mossad d’être un responsable du mouvement islamiste Hezbollah.

L’agent en question était accompagné de quatre autres membres du service secret israélien. Mais ces derniers ont été relâchés et se sont évanouis dans la nature. Lui seul a été arrêté, puis inculpé. Israël avait obtenu sa libération provisoire en versant une caution de 3 millions de francs et en s’engageant à ce qu’il comparaisse devant ses juges au moment du procès.

Le Mossad a vite réagi à l’inculpation. Par le biais de la presse et du Ministère israélien de la justice, le service secret israélien a fait savoir qu’il allait s’efforcer d’empêcher la comparution de son agent devant la justice suisse. Le Mossad prétend que sa vie serait mise en danger s’il était identifié ou photographié.

De son côté le Ministère israélien de la justice affirme que l’inculpé répondra à la convocation du Tribunal fédéral . Mais Israël réclamera que le procès ait lieu à huis clos et que l’identité de l’agent soit tenue secrète. Celui-ci risque au maximum une peine de 10 ans de prison. Ce procès, même à huis clos, fera certainement beaucoup de bruit.

Serge Ronen



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