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Quatrième contamination par voie sanguine

Le risque de contracter le sida ou l'hépathite C par transfusion reste de 1 sur 1 million. Keystone Archive

Cela n'était plus arrivé depuis quatre ans en Suisse: une infection par le virus du sida s'est produite à la suite d'une transfusion. La Croix-Rouge joue la transparence en rendant la tragédie immédiatement publique, et rappelle que le risque zéro n'existe pas.

Les médecins nomment cela la «fenêtre diagnostique». Lors d’une infection par le virus VIH, il s’écoule en moyenne trois semaines avant que la victime ne développe des anticorps. Or ce sont précisément ces anticorps que traquent les tests de dépistage. Autrement dit, si l’infection est récente, il n’existe aucun moyen de la déceler.

Début février, un patient de presque 80 ans a subi une lourde opération du cœur au cours de laquelle plusieurs poches de sang lui ont été administrées. Et l’une d’entre elles était contaminée.

Lundi à Berne, le Service de transfusion sanguine de la Croix-Rouge est venu exposer le cas devant la presse, rappelant qu’il s’agissait du quatrième accident de ce genre depuis l’introduction des tests de dépistage systématiques en 1985.

Ce qui permet aux responsables du Service d’affirmer que – même si un seul cas est toujours un cas de trop -, la probabilité statistique de contracter le VIH par transfusion reste d’une chance sur un million. Et rien ne permettra jamais d’éliminer le risque de la «fenêtre diagnostique».

Chaque année, 450 000 dons de sang ont lieu en Suisse. Il arrive bien sûr que certains échantillons soient contaminés, auquel cas il sont immédiatement détruits. Ces dernières années toutefois, leur nombre a nettement diminué, de seize en 1993 à quatre en l’an 2000.

En plus des tests de dépistage (où l’on ne traque pas que le sida, mais également l’hépatite C), les donneurs sont soumis à un questionnaire strict et précis. Ils sont notamment rendus attentifs au fait qu’ils ne peuvent pas donner leur sang s’ils ont des rapports sexuels avec un partenaire qu’ils connaissent depuis moins de six mois, s’ils sont des homosexuels actifs mâles ou s’ils s’injectent des drogues.

A la Croix-Rouge, on précise également que si le don du sang est toujours fait à titre gracieux, c’est aussi pour écarter les donneurs qui auraient tendance à dissimuler des informations par simple appât d’un maigre gain.

Mais le risque zéro n’existe pas, comme vient de le rappeler ce nouvel accident. Dans deux des trois précédents cas, la Croix-Rouge estime que la transmission de la maladie aurait pu être évitée si les donneurs avaient répondu au questionnaire sans rien cacher. Dans les deux autres par contre (dont le dernier en date), la faute du donneur ne peut pas être invoquée, puisqu’il ignorait manifestement tout de son infection.

Quant à la victime, elle pourra bénéficier de l’aide du fonds de solidarité créé à cet effet par la Croix-Rouge en 1993.

Marc-André Miserez

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