Des perspectives suisses en 10 langues

Que cherche le groupe Anschutz à Genève?

Philip Anschutz: un milliardaire à qui tout semble réussir. Keystone Archive

Philip. F. Anschutz est l'une des plus grosses fortunes du monde, grâce au pétrole et aux chemins de fer. Aujourd'hui, il mise sur l'immobilier.

Mais que vient donc faire un investisseur comme Philip. F. Anschutz dans un club de hockey en Suisse? Qu’a-t-il à y gagner? Restera-t-il si le succès sportif n’est pas immédiat? Autant de questions souvent entendues depuis la reprise de la totalité des actions de Genève-Servette.

Le multi-millardaire américain, dont les biens sont estimés à 20 milliards de dollars, s’est installé pour y rester et pour achever une stratégie clairement définie. Au contraire de nombreux dirigeants de clubs, il n’est pas un mécène. Mais un investisseur. La nuance est de taille.

Rentabiliser des patinoires et des stades

Depuis son arrivée du Kansas, son Etat natal, à Denver, dans le Colorado, Philip Anschutz a concentré ses activités dans deux secteurs: les télécommunications et l’immobilier. «C’est ce qui nous a poussés à nous lancer à fond dans le milieu sportif, explique-t-on au siège du groupe à Denver. Nous nous sommes impliqués dans la construction de patinoires et de stades.» Propriétaires de terrains, il s’agissait ensuite de les rentabiliser et si possible d’acquérir les droits d’équipes susceptibles d’y évoluer.

Premier cas concret: le «Staples Center», construit pour 400 millions de dollars en 1999 à Los Angeles et considéré comme l’un des plus majestueux complexes multi-fonctionnels des Etats-Unis. Philip Anschutz est propriétaire des Los Angeles Kings (en National Hockey League) et des Lakers, sacrés champions de la NBA pour la seconde année consécutive. Tous évoluent au «Staples Center», qui accueille aussi des concerts et des conventions.

Un pied en Suisse

La même politique est appliquée en Europe. Ce qui explique pourquoi «Anschutz Entertainment Group» (AEG) a investi dans le hockey à Londres, pourtant métropole du football. Une nouvelle patinoire est construite au sud de la capitale. En plus de l’équipe de hockey, le lieu devient une enceinte prisée pour des concerts et autres méga-événements.

Dans ce contexte, Genève-Servette est avant tout un moyen permettant de poser le pied en Suisse, à un prix finalement pas trop élevé. Dès que le club grenat évoluera en LNA, la seconde phase sera amorcée: elle consistera à rentabiliser la patinoire des Vernets (qui appartient à la ville), à la moderniser avec des nouvelles installations et à y accueillir d’autres manifestations. Cet automne, le tournoi de tennis du Senior Tour quittera Palexpo pour trouver refuge aux Vernets. Un premier pas. Sans doute pas le dernier.

Jonathan Hirsch

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision