Que pensez-vous de la désobéissance civile prônée par certains militants pour le climat? La fin justifie-t-elle les moyens?
Je pense que la question est mal posée: 1) elle laisse sous-entendre que la désobéissance civile est un acte particulièrement néfaste, MAIS que l'on pourrait éventuellement pardonner si les circonstances sont exceptionnellement valeureuses, et donc place déjà un regard accusateur a priori sur des actions de ce type, sans toutefois questionner la violence intrinsèque de l'inaction et du status quo 2) elle place la désobéissance civile comme l'extrême qui soit considérable dans le type d'action militante, alors que c'est bien entendu historiquement faux (on peut prendre l'action d'actions militantes glorifiées dans tous les manuels d'histoire allant franchement plus loin, par exemple le mouvement des droits civiques des années 60 aux USA, la révolution française, les luttes pour les droits des femmes, les émancipations coloniales, les combats anti-appartheid de Nelson Mandela, les luttes ouvrières, etc., qui ne se sont pas contentées de se faire menotter à des ponts ou de tendre l'autre joue, mais ont abondamment usé de diverses tactiques d'actions politiques allant du sabotage au prosélytisme).
La question serait mieux posée ainsi: dans un contexte économique et politique qui menace l'ensemble des civilisations humaines (effondrement de la biodiversité et 6e extinction de masse, pertes de rendements agriculturels liées à l'apauvrissement des sols, perturbations climatiques qui changent les cycles météorologiques, augmentent les catastrophes naturelles et les famines, font monter les mers), de quelles mesures disposent les populations pour faire rapidement changer de trajectoire les émissions de GES (conséquence d'utilisation d'énergies fossiles sur lesquelles nos économies et notre surconsommation reposent encore à 80%) afin de suivre les conseils scientifiques des plus grandes coalitions de spécialistes que l'histoire ait connu (GIEC, IPBES)?
Et est-il plus éthique de s'en tenir au status quo étant donné les milliards de vies humaines et les centaines de milliards de vies non-humaines à risque, ou de désobéir des lois établies il y a des décennies par un parlement non-représentatif de la population (par ex. classes aisées et personnes âgées sur-représentées) et soumis à de nombreux conflits d'intérêts (abondamment pantouflés et retro-pantouflés, soumis à des mécanismes de financement et de décision opaques des partis politiques institutionnalisés, rémunérés de diverses manières par le patronat et les "milieux économiques")?
Si la question était posée en de meilleurs termes, la légitimité d'actions urgentes et parfois désespérées de jeunes activistes sauterait aux yeux. Dommage que les grands médias gouvernementaux et privés la posent souvent sous un autre angle, accusateur, partial et partiel.
Et si l'on me rétorque le besoin intrinsèque de concision dans les débats médiatiques, alors vous auriez pu dire "Pensez-vous que la désobéissance civile soit suffisante pour adresser le plus gros défi de l'humanité? Pouvons-nous appeler démocratique un état qui ne veut rien entendre?"
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec une loi qu'on doit la transgresser... Noys ne sommes pas dans une république bananiere
Je suis plutôt scandalisé par cette décision de justice qui va faire jurisprudence pour des cas futurs et ceci me préoccupe...Parfaitement d'accord qu'il est urgent de mettre tout en oeuvre pour sauver notre planète et stopper le dérèglement climatique mais pas en se servant de la désobéissance civique. OÙ va-t-on si chacun se permet de contourner les lois? Né pendant la guerre (1941) j'ai reçu une éducation qui a fait ses preuves au cours de mes 79 années d'existence et le respect envers mon prochain a toujours été l'une de mes devises. Les jeunes manifestants sont euphoriques mais beaucoup d'entre eux ne sont que des "cobayes manipulés" qui ne connaissent pas la réalité du problème climatique. Titiller le clavier de son portable plus de 10 heures par jour et souiller les mûrs du Crédit Suisse, comme également notre belle Place fédérale, démontre l'irrespect total de ces activistes envers nos Institutions et notre Société.HONTE à cette justice qui donne raison à la désobéissance et qui va motiver ces jeunes à continuer de telles actions en infraction totale avec notre Constitution.Il serait bon que nos activistes et manifestants lisent (ou relisent) une fois le contenu de notre Pacte National !
Les activistes sont probablement sincèrement inquiets pour leur avenir, celui de toute leur génération. Ce type d'anxiété est déjà observé dans les cabinets des psys. Dans ces conditions, on peut comprendre qu'ils soient prêts à prendre le risque de l'illégalité, qu'ils jugent probablement minime en comparaison du risque climatique.La question est de voir si leurs actions, dictées par une angoisse compréhensible, peut réellement contribuer à faire avancer les choses. Il faudrait viser en priorité une plus grande conscience de la population. On ne résoudra pas le problème du dérèglement climatique contre la volonté de la majorité du peuple.
Il y a deux points qui justifient que oui.1. Un juge vaudois a estimé le combat légitime et acquitté les plaignants. Le CS ne s'est pas exprimé, mais pourtant le Procureur fait recours.Alors, aux mains de qui est la Justice?2. Le même Procureur vaudois entame une action contre une action de CO d'un barbecue, alors que personne ne lui a rien demandé.Alors que cherche la justice?J'en ai encore d'autres pour montrer que la Justice est une farce!
Je ne pense pas que la démocratie ait atteint ses limites, ni dans ce domaine ni dans aucun d'autre. Il faudra beaucoup d'argent pour combattre les conséquences du réchauffement climatique et pour cela il faudra convaincre non seulement les entreprises, qui sont en train de trouver là des pistes intéressantes pour poursuivre leur course au profit, mais la société civile qui va vite se lasser des incantations d'Extinction Rébellion et des conséquences des propositions excessives de ces groupes qui risquent de payer cher leurs provocations du moment. Les choses vont dans leur sens, ils doivent veiller de ne pas excéder le gros de la population qui partage leurs ambitions mais qui ne les partagera plus quand on sera au fait et au prendre, quand ils réaliseront les conséquences de ces aspirations à court terme sur leur mode de vie actuel. Il faut s'adresser à eux et les convaincre, sans les bousculer, sinon la *démocratie* leur montrera qu'il y a d'autres types d'incivilités tout aussi indigestes qui iront à l'encontre de leurs aspirations.
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