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Quelles ambitions au départ du Tour de Suisse?

Entre le Giro et le Tour de France, le Tour de Suisse engendre une course à deux vitesses: ceux qui s'économisent et ceux qui en veulent. Keystone Archive

Derrière l'ambitieux Oscar Camenzind, le dernier vainqueur, Laurent Dufaux et Alex Zülle espèrent sauver leur début de saison. Quant à «Phonak», l'une des deux équipes suisses de deuxième division, elle jouera sans complexe.

Tête d’affiche du 65e Tour de Suisse, Lance Armstrong, double vainqueur américain du Tour de France, fera-t-il la course? Premier élément de réponse mardi en fin d’après-midi au terme d’un prologue de 7,9 kilomètres. Un Tour de Suisse qui part pour la première fois de son histoire à l’étranger, à Rust (Allemagne).

A quelques heures du départ, on ne peut que se demander si Oscar Camenzind, vainqueur l’été passé, peut espérer doubler sa mise? Le Schwytzois est sorti du Tour d’Italie conforté sur l’état de sa forme. Un Giro au cours duquel il s’est dépensé sans réserve pour son leader, Gilberto Simoni. Présent, le vainqueur du Giro renverra-t-il l’ascenseur au Schwytzois?

Dans le camp suisse, le Vaudois Laurent Dufaux et le Saint-Gallois Alex Zülle visent un podium à défaut de victoire. Et ce dans le but de relancer leur saison après un printemps erratique. Les réponses tomberont dans neuf jours à Lausanne, au terme de 1412 kilomètres répartis en dix étapes. Deux d’entre elles seront probablement des moments clés: la grande étape de montagne de samedi – 220,6 km par l’Oberalp et la double montée du Gothard, dont l’arrivée est programmée au sommet par la route pavée de La Tremola – et le contre-la-montre en côte (21,5 km) de mardi prochain entre Sion et Crans-Montana.

Placé entre le Giro et le Tour de France, le Tour de Suisse engendre généralement une course à deux vitesses: ceux qui préparent le Tour et ne veulent pas puiser dans leurs réserves, et ceux dont les vacances sont proches. Parmi ces derniers, la grande majorité des Italiens. «Qui plus est, le Tour de Suisse est une course à trois vitesses», souligne Jacques Michaud, directeur sportif de «Phonak», l’une des deux équipes suisses avec «Post Swiss Team».

Et le Français, dont l’équipe court en deuxième division, d’étayer le propos: «Dans un Tour de Suisse ou de Romandie, nous ne pouvons jouer le classement général. Toutefois, la stratégie est plus facile pour une petite équipe sur une course de dix jours. Au Tour de Romandie, la course est cadenassée. Au Tour de Suisse, elle est plus ouverte. Les échappées sont plus prolifiques. Aux petites équipes d’en tirer parti.»

De fait, une formation telle que «Phonak» se présente sans leader. Même si, au départ, deux coureurs sont protégés: l’Autrichien Matthias Buxhofer et l’Allemand Bert Grabsch. «Ils doivent faire la course comme le reste de l’équipe. Certes, ce n’est pas à eux de descendre à la voiture chercher la pèlerine ou des boissons. Car tous deux sont capables de gagner une étape. Notre credo en fin de compte», poursuit Michaud.

Or, si les grandes équipes arrivent avec un, voire deux leaders et des «gregario», les petites formations tablent sur l’esprit de corps et sur l’engagement journalier des coureurs. Et Jacques Michaud de conclure: «Les professionnels ne doivent pas se poser de questions. Ils doivent être joueurs, dans le sens de prendre des risques pour gagner.

Pierre-Henri Bonvin, Rust

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