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Qui est vraiment Monsieur Len Smith?

Le sauveur du FC Servette sera peut-être anglais. Keystone Archive

Richissime homme d’affaires anglais, Len Smith a promis d’investir des millions pour sauver le club genevois.

Mais les versements n’ont toujours pas été effectués et un voile opaque entoure la personnalité du mystérieux repreneur.

Len Smith, retenez-bien son nom. Dans quelques jours, le nom de ce milliardaire anglais, âgé de 72 ans, sera celui du nouveau propriétaire du Servette FC. Ou alors celui d’un repreneur fantôme, un de plus, qui hante les milieux d’un football romand désespérément à la recherche d’investisseurs étrangers.

Cela équivaudrait à une cruelle désillusion pour le club genevois, en proie à d’énormes problèmes de liquidités et qui, selon certaines sources, serait proche du dépôt de bilan, s’il ne trouve pas d’ici la fin de l’année une solution financière.

Une convention de discrétion

Les dirigeants servettiens actuels l’assurent: ils ont déniché l’oiseau rare qui est prêt à reprendre la majorité de la SA du club.

«Mais nous sommes liés par une convention de discrétion», assurent tant le président, l’avocat Christian Lüscher, que le vice-président, Alain Rolland, directeur de Jelmoli Suisse.

Parallèlement, un avocat de la place genevoise, Christian Reiser, avoue «représenter un client britannique susceptible de reprendre la majorité de Servette.» Mais ses engagements de confidentialité l’empêchent d’en dire plus.

La piste Len Smith est-elle sérieuse? Existe-t-elle réellement ou alors s’agit-il d’un nouveau miroir aux alouettes? Une enquête de l’hebdomadaire romand L’Illustré, parue la semaine dernière, émet les plus grands doutes sur les intentions de ce septuagénaire, qui serait à la tête d’un hôtel à Manchester et qui dirigerait déjà un club de deuxième division anglaise.

Problème: outre-Manche comme ailleurs, personne n’a entendu parler dudit Smith. Ni dans les milieux sportifs, ni dans les milieux économiques.

De plus, fraîchement éconduit dans sa volonté de reprendre la majorité du capital du Servette FC, Marc Roger, un agent de joueurs français établi sur la Riviera, accuse les dirigeants grenat de pratiquer un double langage et de ne pas réellement livrer tous les documents comptables du club. L’ardoise serait salée et avoisinerait les 5 millions de francs, selon Marc Roger.

La semaine de la vérité

A l’heure actuelle, les doutes planent sur la reprise du premier club romand du pays. Des doutes qui ne pourront être levés qu’avec le versement promis et annoncé de Len Smith. Qui a été mis en rapport avec les dirigeants servettiens par un autre agent de joueurs vivant à Genève, Jean-Bernard Beytrison.

«Des discussions sont effectivement en cours, confirme Alain Rolland, membre du comité directeur de Servette. Mais je ne peux en dire plus.»

Pour acquérir au moins 51% des actions du club grenat, Len Smith aurait déjà dû effectuer un versement la semaine dernière, comme plusieurs conventions le mentionnaient. Il n’en fut rien. La semaine à venir s’annonce comme celle de la vérité. Le voile devrait se lever. Mais dans quel sens?

swissinfo, Jonathan Hirsch

Le capital-actions du FC Servette se monte à 2,5 millions de francs
Le groupe grenat continue de perdre de l’argent, environ 2 à 3 millions de francs par année et de nombreux créanciers s’impatientent.
Actuellement, le club aurait une dette de près de cinq millions de francs.

– Selon certaines sources, le FC Servette serait en proie à d’énormes problèmes de liquidités et proche du dépôt de bilan s’il ne trouve pas d’ici la fin de l’année une solution financière.

– Depuis quelques jours, un mystérieux homme d’affaires anglais de 72 – Len Smith – est présenté comme le futur sauveteur du club.

– Mais pour acquérir au moins 51% des actions du club grenat, Len Smith aurait déjà dû effectuer un versement la semaine dernière, comme plusieurs conventions le mentionnaient. Il n’en fut rien.

– Pour l’instant, le capital-actions de Servette se monte à 2,5 millions de francs. Un groupe d’investisseurs genevois détient actuellement la majorité : Jelmoli (15%), l’industriel Francesco Vinas (18%), la maison Franck Muller (10%), un investisseur anonyme (10%) et un reliquat d’actions hérité de Didier Piguet (aujourd’hui en prison !) et Canal Plus (9,5%)

– Enfin, l’ancien président Michel Coencas détient encore 30% du capital-actions.

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