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Rosemarie Simmen passe la main

Rosemarie Simmen, 63 ans, est restée assez vague sur ses projets d'avenir. Keystone Archive

Après deux ans passés à la tête de la Commission fédérale des étrangers, l'ex-conseillère aux Etats estime avoir réussi à la remettre sur les rails.

Rosemarie Simmen va passer le témoin au Neuchâtelois Francis Matthey dès le 1er janvier. En deux ans, l’ancienne conseillère aux Etats PDC, appelée à la rescousse par sa collègue de parti Ruth Metzler après le clash au sein de la commission début 2000, considère qu’elle a réussi à démêler l’écheveau.

La CFE a notamment restauré la confiance avec les associations de migrants, lancé le financement fédéral des projets d’intégration pour les étrangers et jeté les bases pour la nouvelle politique de naturalisation, a déclaré Rosemarie Simmen mardi devant la presse.

Une lourde tâche

«Nous n’avons gagné que des étapes», s’est contentée de dire la Soleuroise, questionnée sur les échecs de la commission. Il reste encore beaucoup à faire pour mettre en place une véritable politique migratoire et la commission n’a qu’une fonction consultative.

Il s’agit par, exemple, de faire comprendre que la politique d’admission des étrangers ne peut pas être liée aux salaires les plus bas. En engageant exclusivement de la main d’œuvre à bon marché, on ne fait qu’accroître les problèmes à long terme, d’après elle.

La Suisse doit introduire un regroupement familial rapide, qui permette aux travailleurs étrangers de faire venir leurs enfants alors qu’ils sont encore petits et non à l’adolescence. Elle doit aussi accorder une place importante à l’intégration des femmes étrangères.

Droit de recours

Les prochains défis de la CFE seront l’adoption de la naturalisation facilitée et l’octroi automatique du passeport à croix blanche pour les étrangers de la troisième génération nés en Suisse. Autre projet important à venir, la nouvelle loi sur le séjour et l’établissement des étrangers, qui risque de polariser les fronts au parlement.

Il faut absolument mettre en place aussi un droit de recours contre les refus de naturalisation jugés discriminatoires, comme cela a été le cas encore récemment à Emmen (LU) ou Schwytz. Et il n’est pas question de restreindre ce droit sous prétexte de le faire passer, a lancé Mme Simmen.

Il existe d’autres modèles pour faciliter l’intégration des étrangers en Suisse. L’octroi du droit de vote en est un, mais «pas fondamental» à ses yeux, car «ce n’est peut-être pas le moment de surcharger le char». Le travail de la CFE doit s’inscrire sur le long terme. L’important est d’assouplir les fronts et de montrer des solutions durablement viables.

Avenir vague

C’est par exemple le cas pour les sans-papiers. Opposée à une régularisation collective, la commission a préconisé la mise en place de médiateurs entre les clandestins et les autorités.

Certains cantons, comme Lucerne et Bâle-Campagne, vont créer de nouvelles structures, alors que d’autres préfèrent recourir aux organisations existantes ou au système des demandes de régularisation anonymes.

Rosemarie Simmen, 63 ans, est restée assez vague sur ses projets d’avenir. «Je vais avant tout réduire mon rythme de travail», a-t- elle expliqué.

swissinfo avec les agences

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