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Sécurité: Suisses et Chinois accordent leurs violons

Les autorités feront tout pour que la sécurité soit maximale au Stade National de Chine lors des JO de l'été prochain. Keystone

La Suisse et la Chine veulent collaborer plus étroitement en matière de sécurité dans le cadre des Jeux olympiques d'été 2008. Christoph Blocher l'a confirmé lors d'une visite à Pékin.

Le ministre suisse de Justice et Police a par ailleurs plaidé pour une meilleure protection de la propriété intellectuelle. La question du respect des droits de l’homme n’a été que brièvement évoquée.

Durant ses entretiens jeudi et vendredi à Pékin, Christoph Blocher a notamment rencontré Zhou Yongkang, qui vient d’entrer au Comité permanent du bureau politique du Parti communiste. Il s’est également entretenu avec le ministre de la sécurité publique, Meng Jianzhu, ainsi qu’avec la ministre de la justice, Mme Wu Aiying.

Christoph Blocher et Zhou Yongkang, qui est également l’ancien ministre de la sécurité publique, ont souligné l’importance de l’échange d’informations dans le domaine de la lutte contre le crime organisé, selon un communiqué publié vendredi par le ministère suisse de Justice et Police (DFJP).

Dans le contexte d’une coopération accrue, notamment dans la lutte contre le terrorisme, Christoph Blocher a informé ses interlocuteurs des mesures de sécurité décidées en Suisse en vue du Championnat européen de football l’année prochaine.

Droits de l’homme

Pas mentionnée dans le communiqué, la question des droits de l’homme a été évoquée lors de plusieurs entretiens, a affirmé Livio Zanolari, porte-parole du DFJP.

«Le concept des droits de l’homme apparaît lorsque l’on parle de justice, de sécurité, de traite des êtres humains ou de lutte contre le terrorisme. J’ai entendu plusieurs fois l’expression ‘droits de l’homme’», a assuré le porte-parole.

La Chine, régulièrement critiquée pour ne pas répondre aux standards internationaux en matière de droits de l’homme, a accentué la répression de la dissidence à l’approche des JO, a affirmé Amnesty International. Dans un rapport, l’organisation a présenté Zhou Yongkang comme l’un des artisans de cette «ligne dure».

Visas chinois: bilan positif

A Pékin, le chef du DFJP a également fait le point sur les visas pour les groupes de touristes chinois, dont l’établissement a été facilité à la suite d’un accord bilatéral signé en 2004. Les demandes sont préparées par les agences de voyages chinoises accréditées puis transmises aux représentations diplomatiques suisses.

«Les premières expériences montrent que cette procédure a fait ses preuves», a relevé le DFJP.

De leur côté, les autorités de Pékin se sont dites prêtes à mener d’autres discussions sur la réadmission des ressortissants chinois en situation illégale en Suisse et sur l’amélioration des procédures d’identification. La signature d’un accord de réadmission n’a cependant pas été évoquée, a précisé Livio Zanolari.

Propriété intellectuelle: progrès attendus

Le ministre de la Justice a par ailleurs mis le doigt sur la protection insuffisante en Chine de la propriété intellectuelle, ce qui a une «influence négative sur les échanges commerciaux et sur la disponibilité des entreprises à investir en Chine».

S’il a reconnu que la Chine a fait des efforts ces dernières années pour adapter sa législation, Christoph Blocher, qui a rencontré le directeur du Bureau chinois de la propriété intellectuelle Tian Lipu, a estimé que «la traduction du droit dans les faits est encore insuffisante».

Pour faire progresser le dossier, les deux pays ont créé un groupe de travail ad hoc qui a tenu en septembre à Pékin sa première réunion, a précisé le DFJP.

swissinfo avec les agences

La Suisse fait partie des premiers pays qui ont reconnu la République populaire de Chine, en 1950.

Le premier représentant du gouvernement chinois à se rendre en Suisse fut Tchou En-Lai, en 1954. Quant au premier ministre suisse à visiter la Chine, ce fut Jean-Pascal Delamuraz en 1996.

En 1999, la visite d’Etat de Jiang Zemin en Suisse avait connu un petit couac. Le Premier ministre chinois avait été indisposé par la manifestation de Tibétains en exil sur la Place fédérale à Berne. Les relations entre les deux pays en avaient momentanément souffert.

Les visites successives des ministres suisses Adolf Ogi, Pascal Couchepin, Samuel Schmid, Micheline Calmy-Rey et Doris Leuthard à Pékin ont permis de rendre les relations à nouveau plus cordiales.

La Chine, avec son fort potentiel de croissance, est un pays de première importance pour le commerce extérieur suisse.

En 2006, la Suisse a importé pour 3,9 milliards de francs (+ 16% par rapport à 2005) de biens chinois et a exporté pour 4,1 milliards (+ 18%) de biens suisses vers la Chine.

L’industrie des machines représente presque la moitié des exportations suisses. Les autres grands secteurs d’exportation sont la chimie (10%) et l’industrie horlogère (10%).

En 2002, la Suisse a ouvert des «Business Hubs» dans les villes de Pékin, Shanghai et Guangzhou, afin de faciliter les activités est les investissements des entreprises suisses en Chine.

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