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Sanctionné pour dopage, Richard Virenque est privé de Tour de France

Richard Virenque s'est dit "extrêmement abattu", selon l'un de ses avocats. Keystone

L'autorité pénale de «Swiss Cycling» a frappé fort vendredi à Berne. Le coureur français de Genève a écopé d'une suspension de neuf mois et d'une amende de 4000 francs. Résultat: Richard Virenque ne disputera pas le Tour de France.

2001 ne sera pas l’année Virenque. Une semaine après avoir été relaxé par le tribunal de Lille dans le procès Festina, le cycliste vient de tomber dans les mailles de la justice.

En plus de sa suspension pour neuf mois et d’une amende de 4000 francs, le Varois devra payer 2000 francs de frais. Richard Virenque n’était pas présent à la Maison des Sports de Berne lorsque cette décision a été communiquée.

Rappel des faits. Le 8 juillet 1988 la douane française arrête à la frontière franco-belge Willy Voet, un des soigneurs du «GS Festina». Le véhicule avec lequel il se rend au départ du Tour de France en Irlande est bourré de produits dopants. Dès lors, la justice se met en marche. Inexorable. Et débouche sur le procès «Festina» dont le verdict est tombé en octobre.

Willy Voet, Bruno Roussel – le directeur sportif -, Richard Virenque et sept autres prévenus sont sur le banc des accusés. Le quadruple vainqueur du maillot de meilleur grimpeur du Tour de France est relaxé. Quand bien même il a avoué s’être dopé après l’avoir nié pendant 27 mois. Mais le simple usage de produits dopants n’est, pénalement, pas condamnable.

Pour l’Union cycliste internationale (UCI), un aveu de dopage est assimilé à un contrôle positif. Résidant à Genève, Richard Virenque est automatiquement affilié à «Swiss Cycling», raison pour laquelle les instances helvétiques ont dû se prononcer.

Neuf mois! La sanction est lourde. Elle est supérieure à celle infligée en son temps (sept mois plus un mois de sursis) à ses coéquipiers suisses de «Festina», Laurent Dufaux, Armin Meier et Alex Zülle. Ils avaient avoué presque tout de suite avoir absorbé de l’EPO (l’erythropoïétine).

Neuf mois de suspension, c’est la totalité de la saison, donc pas de Tour de France pour le Varois. Qui s’est dit «extrêmement abattu», selon Me Vincent Speder, l’un de ses avocats.

Certes, le Varois a 21 jours pour recourir. Ses avocats devront faire un choix: recourir auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne ou de l’UCI. Cette dernière, si elle entend rester crédible dans la lutte qu’elle mène contre le dopage, ne pourra alléger la sanction et permettre à Virenque de participer au Tour.

Dufaux, Zülle et Meier avaient quant à eux fait recours en 1999, le début de leur suspension courant déjà durant les mois d’hiver. Ce que les nouveaux règlements de l’UCI n’autorisent plus.

La décision à l’unanimité des quatre juges est motivée par le fait que le Varois a nié 27 mois avoir absorbé des produits dopants. «Après avoir lu le jugement du procès «Festina», il s’avère que Virenque n’a pas seulement pris de l’EPO, mais encore des hormones de croissance», explique Bernard Welten, président de l’autorité pénale.

Dès lors quel avenir pour le Français? Est-ce le coup d’arrêt à sa carrière? A 31 ans – il les a fêtés le 19 novembre – Virenque est sans contrat. Et puis quel commanditaire voudra signer un contrat avec un coureur interdit de pratiquer son métier cette saison? Va-t-il, comme il y a deux ans, annoncer son retrait de la compétition?

Richard Virenque levant la main en franchissant la ligne d’arrivée de Morzine le mardi 18 juillet 2000 sera-t-elle la dernière image de vainqueur du Français?

Pierre-Henri Bonvin

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